L'histoire :
Juillet 1965, Christian, 10 ans, et son plus jeune frère Patrick, partent passer un mois de vacances en plein Morvan. C’est, depuis ses 5 ans, une habitude pour celui que l’on surnomme Kiki. Sauf que cette année, après le décès de papi et la mise en maison de retraite de mamie, la ferme a été reprise par Dédette et Marcel, son oncle et sa tante mais de parfaits inconnus à ses yeux. Bref, l’angoisse. Déjà en juillet 1960, il n’était pas fier. Les Roches, c’est une ferme perdue en pleine campagne comptant alors 3 habitants : Pépé Marius, Mamie Marie-Louise et Marthe la voisine. C’était aussi une palanquée d’animaux : des cochons, des canards, des poules, un chat, des chèvres, des grenouilles croupissant dans le ruisseau des Varnets (la baignoire locale), etc. Malgré l’environnement hostile au premier abord, Kiki n’en n’a gardé que de bons souvenirs. De la traite des chèvres aux fromages frais, des bienfaits du Méthylène à ses effets surprenants (le pipi bleu), de son premier émoi d’enfant face à la petite fille d’à côté, la cuisine de Mamie et la mine attendrie de Papi, le « Bouni » du couché… Mais donc voilà, cette année c’est chez Dédette et Marcel que Christian et Patrick vont. Et dès le premier réveil « militaire », le séjour s’annonce bien différent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici une histoire de vacances comme beaucoup que vous avez pu connaître, sinon à la lettre dans l’absolu ressemblance. Un souvenir qui n’a pas de prix pour qui l’a vécu et dont on comprend l’envie de le coucher sur papier, en images, de le partager. Album empli, donc, de tendresse et de nostalgie, Vacances à Saint-Prix offre une carte postale pittoresque (même si convenue du style), celle d’une campagne d’antan où la vie à la ferme s’agrémentait de ses animaux (poules, cochons, chèvres et autres), de ses « idiots », de ses trésors perdus (ici une épave d’avion), de ses personnages bigarrés… Bref, une découverte permanente pour de petits citadins de 5 ou 10 ans. Les anecdotes racontées, savoureuses, s’apprécient d’autant plus facilement que le dessin réaliste mais simplifié, d’une grande lisibilité, s’habille de couleurs vives et chaudes. De quoi aviver l’envie. Pourtant, ces chroniques d’enfance ne convainquent pas pleinement. Le lecteur cherche, attend, en fait tout un temps, un souhaitable événement « majeur » qui guidera l’intrigue vers sa fin. Il ne viendra jamais et l’on passe alors – en partie – à côté du bonheur partagé. Dommage. L’épilogue, fait notamment de photos d’époque, confirme s’il fallait la dimension d’authenticité qui fut néanmoins palpable tout du long. Reste en définitive un titre honnête, touchant, bien édité (avec marque-page à l’appui) et emprunt de vie. La mémoire ayant ceci d’extraordinaire qu’elle transforme en sourires les grimaces d’autrefois…