L'histoire :
De par les chemins boisés d’Armorique, Astérix et Obélix vaquent à leur activité favorite : la « cueillette » de sangliers. Mais un phénomène curieux les tourmente : leurs victimes à poils sont toutes figées et raides, comme le reste de la nature d’ailleurs ! De retour au village, les deux gaulois constatent que les habitants sont également tous paralysés. Seul le druide Panoramix semble avoir échappé à ce sortilège. Ils cherchent ensemble une explication lorsque apparaît au dessus de leurs têtes une sphère volante gigantesque, de laquelle descend une petite créature mauve. Le sympathique personnage se présente : il se nomme Toun et vient de la lointaine étoile Tadsylwine. Lui et ses semblables sont en quête de la célèbre potion magique de Panoramix, qui leur permettrait peut-être de prendre l’ascendant sur leurs ennemis héréditaires, les Nagmas. Au même moment, dans le camp romain voisin de Petibonum, une fusée Nagma se pose avec fracas et moult combustion. En sort alors un horrible extraterrestre, qui se renseigne sur la localisation de la potion…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chaque nouvel album d’Astérix est un évènement salué avec faste par les médias. Imaginez : 8 millions d’albums distribués dans 27 pays ! Un record absolu ! Aussitôt, un déluge de critiques ou d’éloges parasite l’idée que le grand public peut se faire de la nouvelle cuvée. L’analyse qui suit a tenté de faire abstraction de tout ce qui a déjà été dit. Les derniers Astérix (entre autre la Traviata) n’étaient déjà pas fameux, mais alors celui-ci, c’est pire que tout ! Tout commence plutôt mal avec un titre peu inspiré, qui sonne faux et une couverture qui ne reflète en rien le contenu. Ensuite, appréciez par vous-même le synopsis : des extraterrestres débarquent dans le village pour s’emparer du secret de la potion magique. C’est déjà pas fameux comme idée, mais passons. Ces derniers symbolisent en fait une lutte entre les Tadsylwiens (au look de Télétubbies), anagramme de Walt Disney, et les Nagmas, anagramme de Mangas. Faudrait-il comprendre dans cette métaphore que les comics et les mangas viennent polluer la BD franco belge ? Voilà donc Astérix, jusqu’à présent héros ouvert et neutre, qui se rabaisserait à porter un message bien chauvin (et surtout très partisan). On ne comprend d’ailleurs pas très bien dans ce pseudo scénario, si Albert Uderzo critique ou rend un hommage (disgracieux) à Walt Disney… Bref, le propos est malhabile, le scénario ne ressemble à rien, et c’est avec la larme à l’œil qu’on referme ce 33e opus, qu’on aurait préféré ne jamais avoir lu. Certains diront que seul Uderzo et son indépendance éditoriale peuvent se permettre ce genre de diatribe à l’encontre d’un pseudo fouillis actuel régnant sur le 9e art. Effectivement, libre à lui… mais cela se fait au mépris de l’image des héros et de feu leur second papa, René Goscinny, qui doit se retourner dans sa tombe. Seul minuscule réconfort : le dessin, qui sur de trop rares planches « normales » (la 1, 2, 3, 36 et 44), met en scène les héros avec la même maîtrise et le même dynamisme qu’autrefois. 1000 fois hélas…