L'histoire :
Patrick a la quarantaine désabusée. Il est devenu, avec le temps qui passe, exactement l’homme qu’il ne voulait pas être. Depuis son adolescence, les souffrances apportées par la vie et sa propre paresse en ont finalement décidé autrement. En retrouvant un mot doux de Lorena, la jeune fille qui fut son premier amour lorsqu’il avait 17 ans, il se souvient d’une lettre sur laquelle il avait couché par écrit ses illusions de jeunesse. Après 10 années d’absence, il la rappelle pour récupérer ce stupide témoignage du jeune idéaliste qu’il était alors. Il la revoit dans un café. Le passé ressurgit aussitôt et, avec lui, les causes de leur rupture. Aujourd’hui, l’existence de Patrick est réglée sur des concepts simples : fric et femmes. Comment en est-il arrivé là ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la lettre près est la biographie « antéchronologique » du stéréotype de l’homme mur totalement désillusionné. Sa seule échappatoire semble ne tenir qu’en une incessante fuite en avant, par le biais de la rigolade et du refus de l’engagement. Quitte à renier le jeune qu’il a été, alors que c’est peut-être la seule période de sa vie durant laquelle il a vraiment été quelqu’un. Le constat de Cyrille Pomès sur l’inévitable crise de la quarantaine est amer. En revenant petit à petit dans le passé de son personnage, à coups de courtes saynètes, il montre les compromis et les renoncements d’un homme aux différents moments phares de sa vie. Il s’appuie sur un graphisme simple, réalisé au crayon et rehaussé d’un aplat vert plus ou moins prononcé. Ses personnages expressifs et son découpage, accompagnent parfaitement ce propos introspectif. Un album pas indispensable, mais qui fait mouche.