L'histoire :
Math et André, deux potes fans de foot et de rap, habitent en coloc dans un petit appart de la cité des Glaïeuls, dans la banlieue Est parisienne. Ensemble, ils suivent les entrainements de foot au stade Dominique Rochetard et l’actualité permanente de ce sport. Ils apprennent ainsi que le célèbre Meynaldo vient d’être acheté par l’Olympique de Paris, pour 226 millions d’euros et que son salaire sera de 3 millions par mois. Ces sommes folles les font halluciner. Ils en auraient bien besoin, car ils sont couverts de dettes. Or un mec qui vaut 226 millions d’euros, c’est bien mieux que n’importe quelle banque… André a soudain un plan génial : kidnapper le footeux vedette et demander une rançon (une petite !) de seulement 60 millions. Ainsi ils se partageraient 20 millions chacun et il resterait 20 millions pour la mamie d’André qui est dans une sacrée panade fiscale. Or Tigra, une chanteuse de rap managée par un copain de Math, doit accompagner la soirée de présentation de Meynaldo au stade ! Leur plan consiste à profiter de cette soirée de présentation, et du bordel que vont nécessairement engendrer les supporters, pour créer une coupure de courant dans le stade, amener Meynaldo dans le noir jusqu’à leur voiture, le droguer avec les somnifères de mamie et l’enfermer dans leur cave. Imparable !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les montants annoncés pour les transferts et les salaires des super-stars du foot sont chaque année plus faramineux que l’année précédente. Le milieu du foot brasse un « pognon de dingue », « L’human stock exchange » atteint des proportions telles, que l’idée d’un kidnapping de footeux-star en lieu et place d’un braquage de banque ne semble pas si saugrenue. C’est à ce plan juteux que se livrent deux p’tits gars de banlieue dans cet album, qui emprunte évidemment rapidement la voie du rocambolesque pour rester fun et pousser l’idée de départ dans ses ultimes retranchements. Le milieu des stars du foot se mêle aisément à celui des stars du rap. Ajoutez à cela une innocente mamie, un tueur mafieux sauvage, des flics moyennement doué (sauf en locutions latines), des skinheads décérébrés et vous aurez tous les ingrédients pour suivre le long vaudeville sportif-médiatique concocté par Jean-Christophe Deveney et Nicolas Courty. Le ton est résolument celui de la comédie, mais le sujet n’est pas si futile qu’il y parait. Les scénaristes accordent une légère dimension sociale à leur histoire, qui aborde d’authentiques aspects du milieu du foot et des désœuvrés de banlieues. A l’aide d’un trait humoristique expressif et dynamique, très coloré, le dessinateur David Combet s’avère un excellent passeur vers l’avant, en 4-3-3. Un sympathique collectif, qui ne tombe jamais dans l’écueil du hors-jeu.
