L'histoire :
L'île de Palanne semble un véritable paradis sur Terre. Hélas, ses eaux sont terriblement dangereuses. L'école de natation s'est d'ailleurs transformée en école de natation de combat. Les jeunes élèves apprennent à nager, mais surtout à combattre dans l'eau pour se préparer à affronter les prédateurs des mers. Pour lutter contre l'ennemi, ils ont des Djokas, des armes qu'ils doivent tenir à la main pour espérer rester en vie. Lorsque leur formation sera terminée, ils pourront escorter et défendre les bateaux de pêche. Même si Cléo rêve de pouvoir arpenter les profondeurs, pour le moment, elle observe les autres. Elle n'a plus de jambes et se déplace en fauteuil. Et l'instructrice lui a bien fait comprendre, tout comme ses camarades, que sans jambes, elle pouvait arrêter de rêver, elle n'arriverait pas à être suffisamment rapide, et à se battre contre les monstres. Alors, le soir venu, elle se confie à Ecclesio. Elle a bien réfléchi, elle ne veut plus devenir nageuse. Il trouve son idée absurde, elle doit poursuivre ses rêves, s'accrocher. Elle retrouve un peu d'espoir. Au détour d'une attaque d'un bateau de pêche, Cléo va plonger à l'eau et découvrir des dauphins, que tous pensaient disparus. Parmi les petits, l'un a une nageoire blessée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Anthony Calla (World of no life) et Gregdizer (Les mots contre les maux) s'associent pour une nouvelle série BD publiée chez Albin Michel, à destination d'un public jeunesse. Nous découvrons une petite bourgade en bord de mer, qui vit principalement de la pêche. Mais ses eaux sont infestées de créatures dangereuses qui attaquent les bateaux. Alors les plus jeunes sont formés pour combattre et se défendre. Cléo rêve de cette vie, mais son handicap moteur, qui la prive d'utiliser ses jambes, est un frein à sa réussite. Pourtant, elle va tenter de se dépasser et d'aller au-delà des préjugés pour poursuivre ses idéaux. Graphiquement, le dessin numérique a une petite touche de BD à l'ancienne, mélangé avec un style plus moderne. La colorisation est tranchée, le chara-design ne conviendra pas à tous les lecteurs. Scénaristiquement, l'histoire est rythmée, un poil prévisible, mais l'héroïne est intéressante. Elle a l'âge du lectorat visé qui pourra facilement s'y identifier. Elle aura des hauts et des bas, pourra être faillible, mais trouvera aussi la force de se battre et de s'affirmer. Elle met en place des stratagèmes pour aller au-devant des idées reçues. Cette héroïne handicapée, qui se bat pour atteindre ses rêves, véhicule une morale noble. Elle nous invite à toujours poursuivre nos objectifs, même s'ils semblent inatteignables, même si les autres nous disent que nous n'y arriverons pas.