L'histoire :
Après 12 années sans nouvelles, June Hackett reçoit une lettre manuscrite de sa mère Nataly. Cela lui rappelle la profonde discorde responsable de ce long silence et la plonge dans des souvenirs douloureux. Aujourd’hui sa mère se meurt et voudrait revoir une dernière fois sa fille en son manoir du Maine. Peu convaincue de faire le bon choix, June décide de s’y rendre, après sa journée de travail au Museum of Natural History. Par une météo exécrable, elle arrive alors dans une région angoissante. Un jeune homme scrutant dans ses jumelles un océan démonté la renseigne sur la route pour arriver dans la petite ville portuaire de Clifftown. La nuit est tombée, les ruelles sont désertes et l’unique hôtel dans lequel elle loue une chambre est parfaitement sordide. Le lendemain, elle mène son enquête pour trouver le chemin du manoir Hackett. Mais, à la simple évocation de ce nom, les autochtones se murent dans un inquiétant mutisme. Un vieil alcoolique lui apprend tout de même que sa mère est considérée comme une sorcière par les habitants de la région, qui la tienne pour responsable d’étranges disparitions. Pire : elle serait issue d’une famille maudite presque entièrement lynchée par les habitants au début du XIXe siècle. June se rend alors dans les ruines de la bibliothèque municipale pour en apprendre plus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tous les clichés du genre sont au service de ce thriller d’épouvante sur lequel plane l’ombre de Stephen King. Jugez-en par vous-même : dans un village paumé du Maine, une jeune femme « normale » apprend subitement qu’elle est issue d’une famille de sorcières, à proximité d’un village fantôme. On se croirait plongés dans un jeu vidéo du type Alone in the Dark ou Phantasmagoria… Le manoir délabré est à lui seul la copie conforme de la maison hanté de Disneyland. Cela dit, la mécanique d’épouvante fonctionne plutôt bien, notamment grâce aux excellentes ambiances arrangées par François Baranger. Au scénario et au dessin, cet auteur complet réalise une mise en scène très cinématographique en apportant un soin particulier aux jeux de lumière. Surexpositions, contre-jours, voiles blanchâtres, ambiances tamisées, puits de lumières… Ce traitement graphique s’applique à un dessin qui semble avoir été entièrement réalisé en 3D. Le réalisme s’en ressent et, malgré un récit un peu stéréotypé, le suspens fonctionne à merveille. Le mystère exposé lors des trois premières planches sera sans doute éclairci au cours des prochains épisodes…