L'histoire de la série :
La brigade de l’étrange est une agence réunissant 5 inspecteurs de terrain, aux compétences complémentaires, spécialisés dans les affaires a priori paranormales. Une sorte de X-files à la française et à la fin du XIXe siècle.
L'histoire :
En 1881, la lande bretonne environnant le phare de Ploumanach, à proximité de Perros-Guirec, connaît une série de meurtres étranges. Un individu encapuchonné dans une robe de bure frappe nuitamment des victimes qui n’ont rien à voir entre elles. On retrouve assassinés ainsi un douanier, puis un banquier, puis un couple de jeune gens… Pour résoudre cette affaire, le gouvernement dépêche sur place un trio de policiers de choc : la brigade de l’étrange. L’équipe se compose de Louis Carette, un jeune inspecteur dynamique, de Fernand Guilbert, un ancien boxeur, et du professeur Ambroise Lartigue, érudit et ancien chirurgien radié de son ordre. Habitués aux énigmes irrationnelles qui trouvent finalement des explications très cartésiennes, les trois inspecteurs ne craignent nullement ce « fantôme » décrit par la population. Dès leur arrivée, un poivrot dans une taverne leur apprend l’origine potentiel du spectre : ce serait un conte, mort en Afrique du sud lors d’une guerre zoulou, qui hanterait son manoir breton. Puis, à la suite de cette conversation, une altercation avec la mauvaise graine locale met la brigade sur une autre piste…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La brigade de l’étrange est un peu à la BD ce que Mulder et Scully des X-Files sont aux séries américaines ou Scoubidou aux dessins animés. C'est-à-dire un groupe réunissant diverses compétences, dans le but de trouver une explication rationnelle à des évènements a priori fantastiques. Pour cette première enquête, le trio se frotte toutefois à un ectoplasme fort peu impressionnant. Dès le départ, ce « fantôme » n’a rien de surnaturel, il s’agit juste d’un assassin encapuchonné qui choisit ses victimes à l’aveuglette. Dès lors, le scénario tente maladroitement de proposer plusieurs suspects locaux, tous aussi improbables que mal amenés. Ajoutez à cela des dialogues un peu pompeux et souvent dispensables (c’est dingue toutes ces phrases compliquées qu’on peut faire tout en assénant une mandale), une explication finale à la dernière planche d’une banalité saisissante et un épilogue en… 1 case. On a connu Philippe Chanoinat en meilleure forme (Les teigneux, Thomas Silane). A ce scénario planplan et au manque de rythme, il faut ajouter un dessin classique assez statique de Frédéric Marniquet. Si son coup de crayon est réussi sur les trop rares décors (les manoirs, la lande…), il est en revanche plus incertain sur les personnages, dont les traits sont largement copiés dans l’âge d’or du cinéma américain (John Wayne, Robert Stephens…). Cette première enquête ne convainc guère, mais se laisse toutefois suivre en attendant mieux sur les prochaines (la série est prévue pour couvrir 12 énigmes, en 12 tomes).