L'histoire :
1970. Après avoir été un cobaye scientifique sur Paris, se livrant docilement à tout un tas d’expériences paranormales, Sybille a été enlevée par Bruner, son professeur et amant. Elle vit désormais depuis deux ans sous le pseudo d’Irina, à Moscou, où ses facultés psychiques continuent d’épater les scientifiques communistes. Ces derniers songent alors à l’envoyer sur leur laboratoire secret TK15, en Sibérie mongole, pour encore accroître son potentiel psy. Leur but : parvenir à créer une race de surhommes, évidemment d’obédience communiste. Mais Sybille/Irina ne supporte plus cette vie et cherche à fuir vers l’ouest. Néanmoins, ses tentatives d’évasion ratées n’ont pour effet que de retarder son transfert en Sibérie. En attendant, elle intervient notamment dans un service de grands brûlés à l’hôpital, où elle montre d’incroyables talents de guérisseuse par simple apposition des mains. Apprenant cela, son voisin de palier, dont le job consiste à préserver le corps embaumé de Lénine dans son mémorial, lui propose un marché. En effet, malgré tous ses efforts, Vassiliev ne peut rien contre la dégradation progressive de la dépouille, et il craint d’être envoyé au goulag…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette série BD scénarisée par Jean-Christophe Grangé sert de préliminaire à son propre roman Le concile de Pierre (qui vient de « subir » une très moyenne adaptation cinématographique, avec Monica Bellucci). Enigmatique, le premier épisode restait encore dans le domaine du cartésien, avec une héroïne qui se découvrait des pouvoirs psy et une intrigue accrocheuse. Cette suite monte d’un cran dans le registre du fantastique : à présent, Sybille détourne des champs magnétiques, soigne des blessures incurables, et projette des éclairs de ses mains pour envoyer valser ses assaillants ! L’ensemble reste néanmoins cohérent et parfaitement captivant. En outre, une trame secondaire et parallèle se tisse autour de la préservation des dépouilles des personnages emblématiques de l’idéologie communiste. D’un côté, on en apprend plus sur le but des expérimentations : créer une nouvelle race de surhommes, doués de pouvoirs psy incommensurables. De l’autre, le mystère s’épaissit – et le suspens se renforce – concernant la base TK15. Ainsi, chaque tome propose une unité de lieue différente : Paris pour le premier opus, Moscou pour cette suite, et le 3e tome à venir nous emmènera en Sibérie. Sur cette partition fantastique, Philippe Adamov livre un dessin réaliste sobre – et austère ? – en parfaite adéquation avec l’ambiance « rieuse » de la société soviétique de l’époque. A suivre avec intérêt…