L'histoire :
Récompensée pour ses recherches de pointe sur l’oviparité humaine, la biologiste Madeleine Wallenberg met au point un œuf humain capable de résister à de fortes radiations. Au même moment, le conflit indo-pakistanais s’envenime à tel point que « Big Crunch », la super bombe atomique, est lancée. En quelques secondes, toute forme de vie est rayée de la surface de la planète. Toute ? Non, car 200 ans plus tard, une civilisation uniquement composée de femmes a repeuplée la ville de Paris, gagnée par une végétation luxuriante. Elles ignorent à quoi ressemblaient la vie dans le passé mais ont toutes été éduquées dans l’optique d’éviter un nouveau désastre. Les objets pré-apocalyptiques sont alors interdits, surtout ceux composés de métal, à l’origine de la destruction de l’humanité. Une nouvelle religion organise la reproduction en distribuant des œufs que l’on gagne… au loto ! Pourtant, une secte de « dualistes » remet en question le passé et se trouve de fait traquée par les autorités. Ces « révisionnistes » émettent une idée folle : et s’il n’y avait pas eu que des femmes avant l’apocalypse ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une BD d’anticipation qui va faire plaisir au féministes de tous poils : et si l’avenir de l’homme était la femme ? On retrouve dans ce synopsis un schéma typique des univers de Bernard Werber. Le romancier auteur des Fourmis et des Thanatonautes récidive donc au sein du 9e art, aux côtés d’Eric Puech qui a dessiné le troisième et dernier volume de sa précédente trilogie (très moyenne) : Exit. Sur cette trame d’anticipation conventionnelle (le renouveau d’une vie post-apocalyptique) mais néanmoins sympathique (une planète de femmes !), Werber multiplie les incohérences. Après 200 ans et en dépit des vestiges du passé, l’existence de l’homme est toujours une légende ? Le métal est tabou, des attelages d’autruches servent de moyen de locomotion, mais la télévision existe toujours ? Bref, cette société ne semble ni techniquement, ni sociologiquement très aboutie. Réalisé en couleurs directes, le dessin d’Eric Puech est pour le moment le meilleur atout de ce premier épisode. Certes, ses (superbes) femmes ont tendance à se ressembler les unes les autres… mais n’oublions pas qu’elles sont toutes issues du même œuf originel !