L'histoire :
Les pérégrinations de Guillaume, jeune homme en quête de « quelquechose », le mènent à la ville de Montroit. Il trouve logis à l’enseigne de l’Epicurien, troublante maison tenue par de charmantes créatures. Par chance, une place d’aide cuisinier est à pourvoir. Julie, jeune et jolie nouvelle serveuse, réussit à convaincre le nouvel arrivant d’accepter cet emploi malgré l’inquiétude suscitée par l’endroit. Très vite, la face cachée de l’Epicurien va se dévoiler aux yeux de Guillaume : lieu de tous les plaisirs, abritant en son sein à la fois le meilleur cuisinier de la ville et des dizaines de ravissantes créatures disposées, moyennant rétribution, à assouvir les fantasmes les plus abjectes de ses clients. Mais ce lieu de perdition n’est pas apprécié par tous à Montroit. Au premier rang de ses detracteurs, le curé est prêt à employer les méthodes les plus radicales pour rayer l’Epicurien de la carte. Un soutien politique, même s’il provient d’un maire véreux et concupiscent, est donc indispensable pour Abessa, intrigante et opulente patronne du bordel. Celle-ci n‘hésite pas à demander à sa serveuse de vendre son corps pour que continue à vivre l’Epicurien...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Première coopération pour St Jo et St Ef et premier tome d’une nouvelle série Les quartiers de l’étrange, L’Epicurien se réclame d’un genre différent mêlant l’érotisme au fantastique. Tout comme le héros, on est d’abord intrigué par cet endroit unissant en son sein la luxure et autres plaisirs buccaux. Les auteurs arrivent au début à piquer une curiosité toute masculine pour cet endroit où les pêchés les plus doux, en compagnie des créatures les plus délicieuses, peuvent être commis. Malheureusement, l’intérêt retombe très vite, émoussé par un graphisme glacé réalisé à l'ordinateur, et un scénario sans rebondissement, ponctué de cases inutiles et desservi par des dialogues trop plats. De même, dans la distribution des mauvais rôles, les auteurs auraient pû donner naissance à d’autres personnages que ce maire corrompu et surtout ce curé extrémiste, finalement réduits tout deux à des stéréotypes peu crédibles. Cette quête du plaisir laisse finalement le lecteur sur sa faim. A cette débauche plastiquement et moralement trop convenue, on aurait préféré un dessin plus rugueux associé à plus de surprises et de vices, bref descendre plus profondément en enfer. Mais, peut être n’était-ce que la première marche ?