L'histoire :
Esther a maintenant 14 ans. Dernière année de collège, la 3ème, avec ses deux meilleures amies Léa et Eva. Elles sont toujours dans le collège de « bourges » parisiens où elle fait figure de pauvre malgré un père prof de sport et une mère qui travaille dans l’assurance. L’ambiance familiale est au beau fixe, les relations avec Antoine sont apaisées, celles avec son petit frère Gaëtan toujours bonnes. Elle est en couple à distance avec le bel Abdelkrim qui habite à Metz. Les redoublantes la snobent mais sont crasseuses. Elle est fan de Timothée Chalamet et elle pense être en place, sans être populaire. Mais quand elle apprend que deux fêtes de la classe ont eu lieu sans que ses copines et elles soient invitées, parce qu’elles ne fument pas ni ne boivent d’alcool, elle hallucine. Elle décide donc d’inviter toute la classe à ses quinze ans, dans un lieu privatisé, avec plein d’alcool. Dans la journée, elle se retrouve avec 50 convives. Ne reste plus qu’à demander la permission à ses parents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sixième tome, déjà, de la vie de la petite Esther. Riad Sattouf s’inspire toujours des échanges qu’il a avec la fille d’amis, ce qui donne des mises en abîme amusantes. Le format narratif, avec des gags ou des fins d’histoire en une page, est maîtrisé à la perfection par le double fauve d’or, qui fournit chaque semaine à L’Obs, depuis 2015, sa ration de chroniques de la jeune fille… C’est efficace, c’est sûr. Mais comme d’habitude, le ton est parfaitement maîtrisé. C’est drôle, léger, tendre et quelquefois, ça peut être plus dur, cassant comme du verre ou pesant. Le propos se rythme sur les joies et les peines de la jeune fille, à hauteur d’adolescent surtout, car le harcèlement de rue est présenté par Esther sur un mode badin. Le ton se fait romanesque lorsqu’elle s’aperçoit, au début de la pandémie, que son père est le seul à porter un masque à son travail. Les soubresauts, les contrepieds de la vie sont présents et le parisien sait les mettre en valeur comme peu de personnes. On continue donc de suivre la vie d’Esther avec grand plaisir.