L'histoire :
C’est une nouvelle rentrée pour Esther en Bourgistan et elle y va comme on monte à l’échafaud. Les nouvelles sont mauvaises (d’où qu’elles viennent). La reine Elizabeth II disparaît, elle qui apparaissait immortelle. En Iran, la police des mœurs bat à mort la jeune Mahsa Amini pour un voile mal mis. Esther ne supporte plus le lycée, pleure sous la douche et se raccroche à sa chatte Titange pour lui remonter le moral. Elle se frite toujours avec son frère Antoine, de droite, limite raciste, mais moins que son père qui est mélenchoniste. Surtout, elle trouve Cassandre un peu autocentrée. Alors elle décide un matin de ne pas aller vers elle, pour voir ce qui se passera. Et Cassandre ne la calcule même pas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà la fin d’une aventure qui a commencé en 2016 avec Histoire de mes 10 ans. Ce neuvième tome clôture une série adaptée en animée et qui ressemble à ce que Riad Sattouf sait faire de mieux : une chronique sociale, drôle et légère, mais avec un sens aigu de l’observation du micro et du macrocosme. Sattouf dépeint une jeunesse comme il a su le faire auparavant dans La vie secrète des jeunes par exemple, mais aussi une époque, à travers les actualités, les habitudes, les expressions… l’auteur de l’Arabe du futur, grand prix du Festival d’Angoulême en 2023, romance le journal intime d’Esther, bientôt 18 ans, fille d’amis dont il a eu l’idée de raconter la vie neuf ans plus tôt. La jeune fille a grandi sous les yeux des lecteurs avec ses certitudes, ses craintes, ses doutes… pleine d’autodérision, brillante mais un peu inadaptée socialement (elle a peu de conquêtes, peu d’amis et préfère Barbara à Bouba). Elle est à la fois un antihéros à la sauce Sattouf, attachante et drôle, mais aussi l’amie, ou la fille qu’on voudrait avoir selon l’âge du lecteur. Il va falloir apprendre à vivre sans elle, désormais. Et ça ne va être facile pour personne, tant on a ri, et quelquefois pleuré, en sa compagnie.