L'histoire :
Depuis son plus jeune âge, l'héritier des souverains de la cité de l'Hyperborée, subit un lourd fardeau. S'il boit ou s'il se nourrit, il recrache en effet un petit caillou de forme ronde. Cela peut certes amuser au départ, mais l'enfant arrête très vite et ne s'alimente plus. Étonnamment, il ne meurt pas. Plusieurs années passent et une légende le concernant se répand dans tout le royaume, faisant de son immortalité une réalité. Un jour, l'héritier prend la place du roi. La reine comprend rapidement que son époux ne vieillit pas au même rythme qu'elle. Le souverain voit ses proches disparaître les uns après les autres. Beaucoup plus tard, il est toujours là, même si ses souvenirs se perdent. Son royaume n'existe plus et à présent, il erre dans les ruines de celui-ci en disposant un peu partout des petits cailloux de forme ronde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une entrée en matière remarquée avec La Belle Mort, Mathieu Bablet a pris le parti de changer totalement d'univers et de passer du décorum post-apocalyptique à celui de la mythologie. Ce grand écart se justifie dès les premières pages d'Adrastée par des planches travaillées, exprimant des sensations très différentes de celles de sa précédente œuvre. L'histoire est une fois encore atypique : il met en scène un homme qui vieillit très lentement et qui, après la mort de tous ses proches, va chercher la signification de sa malédiction et de son existence. Traversée de contrées désolées et rencontres marquantes jalonnent un récit parfois difficile à suivre, mais à la dimension poétique indéniable. À l'image de la couverture de cette intégrale en grand format, le travail graphique de l'artiste est pleinement mis en lumière. Certaines planches sont incroyables de finesse et de détails. Le gigantisme de certains décors déboussole et force le lecteur à plonger dans ce monde différent et fascinant. La mythologie est omniprésente et parfaitement servie par un Bablet qui n'en finit plus de progresser. Seconde œuvre personnelle de l'artiste, Adrastée s'offre une seconde vie dans une intégrale de grande qualité, rendant justice aux qualités initiales de la série. À (re)découvrir !