L'histoire :
Soir du 12 juin 1962. Le dernier comptage des prisonniers est effectué, puis le pénitencier d’Alcatraz éteint ses lumières. L’île entière est plongée dans l’obscurité de la baie de San Francisco. Il est 21h30 lorsque quatre détenus du bloc B mettent le plan « The Rock » à exécution. Parmi eux, Allen West qui ne parviendra pas à quitter sa cellule, les frères John et Clarence Anglin, ainsi que Frank Lee Morris, alias Frank Lee. Ce dernier est un adepte du braquage, doté d’un quotient intellectuel supérieur à la moyenne. Il est un artiste de l’évasion, comme l’indique sa fiche d’admission au centre pénitentiaire d’Alcatraz. Aux premières heures du matin, le trio vient d’accoster sur la place de Black Sand à l’aide du radeau de fortune qu’ils ont réussi à confectionner pendant deux longues années. Glacés jusqu’aux os, les trois fuyards arrivent à voler une voiture garée sur un parking pour prendre la tangente. Au bout de quelques heures de route, ils se séparent. Les frangins optent pour le Mexique tandis que Frank Lee, lui, décide de partir en direction de Muir Woods. Il va donc falloir maintenant échapper à la police et se fondre dans la masse pour se faire oublier. Mais dans les bois, Frank se blesse à l’épaule. Il rejoint alors Bolinas, une paisible petite bourgade...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça fait maintenant près de 60 ans que le trio John et Clarence Anglin et Frank Lee Morris s’est fait la belle du pénitencier d’Alcatraz. Et autant d’années que le mystère demeure au sujet de leur devenir. Ont-ils péris noyés ou ont-ils refaits leur vie ? Pour le scénariste David Hasteda, cela ne fait pas l’ombre d’un doute : Frank Lee s’en est bel et bien tiré ! Ainsi, il a imaginé la vie de l’après-Alcatraz pour le fuyard au travers de sa vie dans la clandestinité et la peur d’être retrouvé. Et même si l’homme réussit tant bien que mal à vivre au milieu des autres, il n’en reste pas moins que la liberté n’est jamais totalement acquise. Et c’est d’ailleurs là, tout le sens de ce récit, qui montre un Frank Lee obsédé par la prison. Du côté des dessins, Ludovic Chesnot délivre des traits fins et des personnages émaciés, qui collent bien aux ambiances à couteau-tiré de David Hasteda. De plus, la mise en planches est bien pensée et donne à l’ensemble un aspect cinématographique bien amené. En fin de comptes, Frank Lee – L’Après Alcatraz est une bonne BD avec tout ce qui faut d’action et de suspens, qui revisite intelligemment le mythe de l’évasion d’Alcatraz sous le prisme de vision de la « vie d’après », qui n’est pas aussi facile qu’il n’y parait.