L'histoire :
Les agents Bowmann et Cormack du FBI se rendent dans un bâtiment désaffecté où un corps a été découvert. Le cadavre est mis en scène : il ne fait aucun doute que c'est l’œuvre d'un tueur en série. Un message y est même découvert, qui s'adresse directement à John Ghostman, un ancien du bureau. Cormak cherche donc celui-ci, qui est depuis lors devenu détective privé, suite à une affaire qui a mal tourné. La victime d'alors, un enfant, le hante d'ailleurs toujours. Ghostman reçoit donc son ancien collègue, qui lui demande de jeter un œil sur cette sombre affaire. Mais Ghostman refuse. La nuit porte souvent conseil et les cauchemars aussi. Le lendemain, une nouvelle victime est trouvée, le détective accepte enfin d'aider le FBI. Dès qu'il aperçoit le corps, il reconnaît la femme qu'il a suivi lors de son dernier contrat. Cette femme, trompait alors son richissime époux avec un sportif de haut niveau. Si ces anciens faits n'ont vraisemblablement pas grand-chose à voir avec le crime, les soupçons se réorientent inévitablement vers Ghostman. A tort ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Holstile Hoslter d'Ankama s'étoffe de polars réussis, où le sang et le crime sont monnaie courante. Ghost poursuit cette ligne éditoriale avec une enquête classique sur un tueur en série. Débauché pour mener les investigations, le personnage de John Ghostman est tourmenté au possible : il est hanté par le fantôme d'un enfant, car il culpabilise de sa mort. Cette cicatrice psychologique entre parfaitement en écho avec le décorum sombre et malsain. Les rebondissements sont bien amenés et l'ensemble est très agréable à suivre si on est amateur du genre. Assez éloigné des récits « technologiques » du type Les experts, Ghost laisse une place à la déduction et la réflexion, à la manière des polars classiques comme ceux de Poe ou de Conan Doyle. L'atmosphère pesante est parfaitement mise en image par le dessinateur italien Andrea Mutti qui, d'un trait fin et d'un encrage plus marqué, rend un bel hommage au genre et à des auteurs comme Frank Miller ou Mike Mignola (qui sont d'ailleurs remerciés dans les crédits de l'album). Ghost n'est pas révolutionnaire mais un polar vraiment bien mené.