L'histoire :
Grâce à une bourse, Eva a l'opportunité de se rendre dans l'école la plus prestigieuse de la ville, celles des élites. Elle est plutôt discrète et n'est pas forcément bien considérée par les autres élèves. Mack est une exception, puisque lui et sa sœur Amber connaissent Eva depuis leur enfance. Pour la jeune fille, la situation est parfois honteuse. Notamment lorsqu'elle est avertie que sa mère, qui l'élève seule et fait des horaires pas possibles à l'hopital, n'a pas encore réglé la note mensuelle. Un soir, alors qu'Eva est encore de corvée de ménage à l'école, elle reçoit un message de sa mère sur son téléphone portable. Le temps qu'elle le lise, elle aperçoit au détour d'un couloir Amber dans les bras du ténébreux Donatien. La jeune fille est recouverte de son propre sang, le jeune homme, quant à lui, s'en délecte. La seconde suivante, Eva immortalise la scène en photo, avant de prendre ses jambes à son cou...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque l'on ouvre Heart Beat, on découvre des planches joliment dessinées, un trait maîtrisé et une cohérence visuelle globale. Cela aurait pu surprendre s'il s'agissait d'un premier ouvrage. Mais l'espagnole Maria Llovet n'en est pas à son coup d'essai. Découverte sur Linked puis Eros/Psyché, ses qualités d'illustratrice étaient déjà visibles ; ils se sont ici encore affinées. Les inspirations mangas sont toujours là, parfaitement digérées, et le rendu est extrêmement plaisant à suivre des yeux. Au niveau de l'histoire, le constat laisse un peu plus dubitatif. D'un certain côté, Maria Llovet dépeint assez bien les difficultés et les troubles liés à la période l'adolescence, de la timidité à la fascination pour des comportements immoraux. De l'autre, elle joue la carte du romantisme maccabre où le sang joue les troubles entre l'héroïne et le garçon le plus beau de la classe. Nous sommes loin de Twilight, mais par les thématiques abordées, on peut y penser ! Si le découpage est plutôt bien fait, l'histoire en elle-même dérape dans sa seconde partie. En effet, l'ensemble est très prévisible et l'on sent Maria Llovet moins à son aise. Joli mais imparfait, Heart Beat n'est pas un coup de cœur...