L'histoire :
En 1745, le terrible capitaine Flint cache son fabuleux trésor dans la grotte d’une île tropicale, en se faisant aider par cinq de ses pirates. Puis il trucide les cinq hommes et dessine une carte sur un parchemin, accompagnée d’un « code » complexe pour qui voudra retrouver l’emplacement du trésor, désormais connu de lui seul. Tout fiérot de son coup, il regagne seul son navire au milieu de la nuit, où l’attend le reste de son équipage. Puis il prend le large. L’un des marins, qui s’inquiète du sort de ses camarades, est abandonné sur place. Voilà l’histoire que raconte Benn Gunn au jeune Jim Hawkins, neuf ans plus tard. Benn, le naufragé qui a survécu, est entièrement disposé à aider Jim et son groupe – le capitaine Smollett, le docteur Livesay, le docteur Trelawney – dans leur lutte contre un groupe de mutins dissidents emmenés par le terrible Long John Silver. Mais lorsque Jim rejoint ses amis réfugiés au sein d’un fortin de l’île, il arrive pile au moment où Silver tente une roublarde négociation pour récupérer la carte, un drapeau blanc au bout d’un bâton. En réalité, Silver est en train de passer à l’attaque : ses hommes retirent le drap qui cachait un canon de l’Hispaniola et ils explosent le portillon d’entrée. Tous les pirates franchissent en meute l’enceinte du fortin, tandis que Jim et ses amis se replient à l’intérieur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et voilà, vous connaissez l’histoire – ou alors vous avez vécu toute votre vie sur une île déserte sans avoir pris soin d’emporter le roman L’île au trésor de Robert-Louis Stevenson avec vous. Dans ce dernier volet de cette adaptation réalisée en solo par Sebastien Vastra, Jim Hawkins et ses amis « cassent » le code du capitaine Flint et trouvent son trésor, alors même qu’il était convoité par le redoutable Kong John Silver et ses terribles pirates. Initiatrice du genre au moment de sa première parution (1895), l’aventure trouve son climax et son épilogue dans ce troisième volet, qui constitue désormais une belle trilogie, fidèle au roman originel. Sa plus-value, par rapport à toutes les autres : les personnages sont zoomorphiques, dans une veine toute disneyenne parfaitement maîtrisée. La fureur des pirates est néanmoins de mise. Vastra ne néglige pas leur violence dans ce tome, qui laisse sur le carreau de nombreux cadavres. Certaines séquences sont d’un réjouissant dynamisme narratif et visuel, parfois sur double page (l’attaque du fortin, p12-13), parfois avec un découpage astucieux (l’expédition vers l’arbre, sur l’île en arrière-plan ; ou la découverte de l’intérieur de la grotte piégée). Le lecteur de 7 à 77 ans s’attachera au jeune Jim, qui reprend à lui seul l’Hispaniola, comprend le code de Flint et fait passer l’amitié et la bienveillance avant toute pulsion lucrative. Si le jeune héros rapporte le trésor en Angleterre, le véritable trésor gagné par les lecteurs est bien la trépidation d’une aventure épique et héroïque, devenue monument de la culture internationale.
