L'histoire :
Jack Kenu n'est plus le même depuis le jour où sa femme, Keri, l'a quitté. Cet officier de police maori a passé les 7 années suivantes à déprimer et à essayer de se racheter d'une faute passée. Pour cela, il n'hésite jamais à jouer les gros bras et à rançonner des petites frappes. Un matin, il est coupé de ses pensées suicidaires par un coup de fil. Un cadavre a été retrouvé sur la plage. Il s'agit d'une jeune femme dont l'identité est vite trouvée. Pita Witkaire était la fille d'un homme politique qui prône une nouvelle voie économique. Dans quelques jours, une élection doit avoir lieu, pour laquelle ce dernier est en lice contre un rival politique conservateur. Jack mène l'enquête et commence par aller voir le père de la victime...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La culture maori n'en finit plus d'inspirer le romancier Caryl Férey. Après deux livres, Haka et Utu, cet auteur s'emploie à l'écriture d'un diptyque en bande dessinée : Maori. Pour son premier essai, Férey use d'une narration aérée, empreinte du cinéma. L'histoire et le passé de Jack Kenu se dévoilent progressivement, au détour d'un dialogue ou d'un rebondissement bien amené. Sous certains aspects, on pourrait penser à Scalped de Jason Aaron, en moins violent tout de même. La lecture est agréable et Férey incorpore de nombreux environnements et éléments enrichissant rapidement son récit. Si l'identité du meurtrier est encore inconnue, la sphère politique dans laquelle il évolue et ses enjeux n'augurent rien de bon. Férey ménage ses lecteurs en les conduisant toujours plus loin dans une mécanique bien huilée, un peu classique, certes, mais d'une belle efficacité. Car souvent, la balance artistique n'est pas simple à faire entre l'écriture d'un roman et la version BD. Férey semble, lui, l'avoir assimilé très vite. Pour illustrer les décors plus ou moins paradisiaques de la Nouvelle Zélande, la partition graphique a été confiée à Giuseppe Camuncoli, un artiste italien connu chez les amateurs de comics. Celui-ci exerce sur des titres prestigieux dont même dernièrement le fameux Superior Spider-Man. Sur Maori, son trait se veut plus réaliste (forcément !), ses cases sont plus remplies aussi. Une mise en bouche intéressante...