L'histoire :
Un soir, tard, de nos jours, Maélisse monte dans le dernier métro parisien, direction la Courneuve. Le quai est désert, mais pas la rame dans laquelle elle se retrouve. Des racailles de banlieue étranges, mais assurément masculins, se mettent à la harceler, à la houspiller et… ils se transforment en phallus géants érectiles ! Maélisse parvient à se sauver et à entrer dans la rame d’à côté. Elle tombe en plein milieu d’une réception, avec un somptueux buffet garni. Sous une façade de bonnes manières, les hommes qui l’accueillent semblent plus civilisés… mais elle s’aperçoit qu’ils en veulent tout autant que les précédents à ses atouts féminins. Ils se transforment en vers géants gluants et giclants… Elle se sauve dans la rame d’à côté, enfin remplie uniquement de femmes. Maélisse se sent en sécurité et elle commence à s’épancher sur sa mésaventure. Mais les femmes l’accueillent pleines de reproches : c’est de sa faute, aussi, elle est si jolie, elle les a un peu provoqués ! Ces mégères commencent alors à se transformer en araignées, des bouches médisantes pleines de pattes, qui l’attaquent par centaines. Maélisse se sauve et tombe nez à nez avec un démon pourvu d’une verge turgescente. Celui-ci lui explique qu’il ne sert à rien de lutter contre la nature, mieux vaut se laisser faire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fin de première saison pour Midnight Tales ! Comme pour les précédents recueils, ce volume réunit 4 histoires courtes d’obédience fantastique et de styles graphiques variés, ainsi qu’une nouvelle rédigée par Tanguy Mandias, et des articles de fond toujours très intéressants, documentés et pertinent, compilés par Claire Barbe (Les créatures écologiques, le métier de sorcière, les origines du mythe des vampires, la magie sous l’antiquité). Au rayon BD, The Neb Studio introduit l’art séquentiel en faisant une allégorie puissante et dérangeante du harcèlement de rue : l’histoire de Maélisse dans le métro (Kiriarchie, voir résumé). Cette historiette très contemporaine illustre un sérieux sujet de société que notre époque ose enfin empoigner et se place, dans ce sens, en marge des habituelles histoires de sorcières. Dans Maymaygwashi, le trait délié et virevoltant de Loïc Sécheresse met en scène la lutte contre des créatures lacustres au Canada, dans les seventies, imaginée par Clément Rizzo. A la même époque, mais côté USA, Mathieu Bablet (scénario) et Neyef (dessin) enchaine avec une baston dans une fête foraine entre des sorcières et un automate maléfique. Le même Bablet scénarise ensuite pour les crayons de Thomas Gilbert une aventure satanique et morbide au pays des vampires, dans les Carpates roumaines – la plus longue de toutes, quasiment un 46 pages. Et en solo, le même Bablet conclut par un énigmatique épilogue. Les amateurs de sorcellerie et d’épouvante se rassasieront ainsi de leur dose trimestrielle d’Ordre de Minuit… en attendant une deuxième saison qui promet de continuer selon un mood strictement identique.