L'histoire :
Tandis que d’Artagnan est en faction devant La Rochelle, Milady de Winter s’emploie à ce que cette campagne militaire soit pour lui la dernière. Mais le sort s’obstine à épargner le mousquetaire et les rochelais résistent en espérant un soutien du Duc de Buckingham. La gloire d’un homme et la vengeance d’une femme tiennent à peu de chose car il suffirait – simplement – que le duc vienne à mourir et le sort de La Rochelle s’en trouverait changé pour le plus grand bonheur du Cardinal… qui pourrait alors s’employer à écourter l’avenir du sémillant mousquetaire. Milady s’embarque donc pour les côtes de la perfide Albion, avec le noir dessein de tuer l’amant d’Anne d’Autriche. Toutefois, un courrier d’Athos l’ayant précédé sur les terres anglaises, la divine comtesse se voit attendue puis retenue par son beau-frère, ce qui ne l’empêchera nullement d’accomplir sa mission. De retour en France, la blonde manipulatrice finira cependant tristement dans les eaux du domaine d’Armentières pour avoir notamment fait passer de vie à trépas la naïve Constance de Bonacieux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce deuxième – et dernier – tome des aventures de la belle Anne de Breuil, la pétillante Agnès Maupré tente de réhabiliter quelque peu celle qui fut longtemps considérée comme une aventurière sans scrupule. Cette réhabilitation passe tout d’abord par le dessin : Milady – et les femmes en général – font l’objet d’un traitement graphique particulier, qui les met en valeur, alors que le genre masculin est passablement égratigné par un trait léger, fin, incisif, voire caricatural. Ensuite, Maupré pose la gente féminine en jouet du destin ou de leurs sens, tandis que les hommes sont – suivant les cas – prétentieux, vils, couards, soudards et/ou trousseurs de jupons obsessionnels. De fait, une certaine empathie s’installe envers une Milady qui apparaît alors comme la victime – pas tant que cela toutefois ! – expiatoire de la bassesse des mousquetaires du Roi et non plus seulement comme l’âme damnée du cardinal de Richelieu. D’aucuns pourraient voir là le parti-pris misandre d’une jeune auteure ; d’aucunes y verraient peut-être bien un juste retour des choses… Ce serait donner à cette histoire une portée et un propos qu’elle n’a pas forcément ! Sur l’œuvre d’Alexandre Dumas et pour notre plus grand plaisir, Agnès Maupré sait avec fraîcheur, délicatesse et talent, créer une histoire nouvelle. Et qu’importe si celle-ci n’épargne pas les hommes et fait la part-belle aux femmes !