L'histoire :
Nue et pendue au bout d'une corde, une jeune femme reprend brutalement conscience. Parvenant à échapper à la mort, elle retrouve ses vêtements un peu plus loin et retourne auprès d'un manoir. Elle attrape un couteau, puis cherche le Comte de la Fère, l'époux qui a tenté de la tuer. Un serviteur lui annonce que son maître est parti en trombe. Elle décide alors de fuir, loin, très loin. C'est en se promenant sur les bords des falaises d'Angleterre que Milady rencontre son futur second époux. À celui-ci, elle n'exige qu'une seule chose : qu'il ne la voit pas nue. Sur son épaule, se trouve en fait la marque des bannis. Un soir, il fait irruption dans la chambre, suscitant la colère de Milady qui lui tirera dessus. Désormais veuve, elle a du mal à se remettre de ce qu'elle a fait. Profitant d'un moment où elle noie son chagrin dans l'alcool, le Duc de Buckinhgam attiré par l'immense beauté de Milady la viole. Quelques jours plus tard, la veuve apprend qu'elle est enceinte. Le Cardinal de Richelieu, en lui rendant visite, évoque la manière dont elle va pouvoir se venger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Dans un monde de chiens, il faut devenir un loup. » Ces mots inscrits en 4ème de couverture de cette intégrale résument parfaitement le récit créé en 2010 par Agnès Maupré. S'inspirant du personnage de Milady de Winter apparaissant dans Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, l'auteure nous présente la destinée maudite et nouvelle de celle que l'on a surtout connu comme étant l'espionne du Cardinal de Richelieu. Cette histoire nous montre combien la quête d'amour de Milady est une chose compliquée, entre de mauvais choix et de terribles coups du sort. L'héroïne est tour à tour présentée de manière effrayante ou émouvante. Agnès Maupré insiste aussi sur l'âpreté de l'époque, sur la place des femmes et sur le pouvoir de la sexualité. L'histoire passionne dès les premières pages et dépoussière le classique de la littérature avec une vraie intelligence. Bénéficiant d'une vraie liberté dans l'approche du récit, Agnès Maupré le sublime avec un trait fin et léger et des nuances de gris en lavis. Cette intégrale de plus de 200 pages est une formidable opportunité, celle de redécouvrir cette série ingénieuse et bien faite.
