L'histoire :
Pink-Moon est une planète connue pour être celle de tous les plaisirs. Une foule prodigieuse s'y rend en permanence et ce, malgré les nombreuses escales nécessaires. Au bar d'un des vaisseaux, Michel Maistre converse avec une jeune femme prénommée Ines. D'une simple conversation, naît la possibilité d'un rendez-vous galant. Michel raccompagne ensuite la jeune femme jusqu'à sa chambre. Remarquant que celle d'à côté est libre, il demande au manager des cabines d'intervertir avec la sienne. Grand bien lui prend, puisqu'une explosion se produit dans celle qu'il aurait dû occuper. Afin de trouver le commanditaire de cet attentat, la police le fait passer pour mort. Ines est mise dans la confidence et avant de débarquer, elle laisse à un policier une lettre à destination de Michel. Ce dernier est en réalité un agent secret qui doit enquêter sur les disparitions suspectes sur la planète Émeraude. Au moment où il débute son enquête, il apprend qu'Ines fait partie de la liste des disparus...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les adaptations des romans ou nouvelles de Stefan Wul en bandes dessinées se poursuivent pour le plus grand bonheur des amateurs de science-fiction. Odyssée sous contrôle est à l'origine un récit court paru en 1959. Nous y suivons deux personnages principaux évoluant dans un univers oppressant et parfois difficile à appréhender... tant que l'on ne connaît pas les dernières pages. Le scénariste Dobbs a opté pour une approche respectueuse du matériau d'origine, tout en se permettant de nombreuses libertés. Cela donne un album parfois difficile à suivre, tant les faux-semblants et les pistes narratives se croisent. Pour autant, c'est au fur et à mesure que l'on progresse dans la lecture que l'on comprend combien l'écriture de Dobbs (et forcément celle de Wul) est maligne. On ne décroche jamais, jusqu'à la dernière page tournée. Envoûtant et labyrinthique, l'album se place sans conteste parmi les plus belles réussites de cette collection, d'autant que les planches de Stpéhane Perger sont (une nouvelle fois) époustouflantes. Le talent du dessinateur ne cesse de surprendre à chacune de ses bandes dessinées. Odyssée sous contrôle navigue entre les genres pour mieux piéger celui ou celle qui osera s'y aventurer et le one-shot le fait parfaitement. Certains rétorqueront que la trame pourrait évoquer celle du Total Recall de Philip K. Dick (de son vrai titre Souvenirs à vendre, publié en 1966). L'ancienneté du récit originel de Wul (1959) remet néanmoins les pendules à l'heure...