L'histoire :
Suite à sa séparation, Jérôme a bien du mal à se remettre en selle. Il passe ses soirées dans des bars, à se saouler et à déblatérer ses idées sur la politique ou l'écologie, au grand dam du patron. De retour chez lui, deux messages l'attendent sur son répondeur. Le premier est de son employeur qui l'avertit qu'il attend de ses nouvelles depuis plus d'une semaine. Le second est de son ex femme. Celui-ci est tout autant éprouvant pour le jeune homme, car celle qu'il aimait lui demande de ne plus le joindre, ni même d'essayer de le voir, sous peine d'en parler au juge. Alors qu'il se balade tranquillement dans la rue, Stéphane, un de ses amis, l'interpelle et lui conseille de se changer les idées. Cela commence par aller boire un verre, en société. Ce moment ne parvient pas pour autant à rassurer Jérôme qui continue à déprimer. Il se morfond toujours chez lui, et décide d’aller voir son ex. Mais lorsqu’il arrive, il la découvre accompagnée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici un titre que l’on pourrait qualifier de déstabilisant. Il faut dire que l’histoire en elle-même est assez simple, puisque nous avons deux lignes narratives, la première est celle de Jérôme, un type des plus banals qui a bien du mal à se remettre de sa séparation ; la seconde nous montre la vie d’un camp de grognards napoléoniens. Malgré l’opposition des univers, contemporain et impérial, les deux trames se rejoignent pour exprimer au final le mal-être de Jérôme. Ainsi la construction de l’histoire est assez étrange au départ, mais on finit par se faire à cette alternance d’époque. Le souci est que la trame est partagée entre des séquences absurdes mais très drôles, celles des troufions globalement, et d’autres plus émouvantes. Ces dernières sont d’ailleurs moins réussies… De fait, on peine à s’identifier à un personnage principal qui se révèle peu communiquant. Le dessin est l’œuvre du même individu, le bien nommé Cafard, et le résultat est vraiment original et intéressant. Ses traits sont fins et permettent des détails assez bien vus (les photographes volants). Avec un scénario aussi particulier, ce récit ne se destine clairement pas à tout le monde… il risquerait de ne pas être compris, ce qui serait pour le moins dommage. Un album à part, une expérience à tenter.