L'histoire :
Depuis la sortie de prison d'Ellis One, la violence dans les quartiers de Baltimore ne cesse de croître. Le propriétaire de l'épicerie est condamné à la prison, suite à une tentative de braquage raté. Pour mettre en fuite ses agresseurs, le commerçant a utilisé une arme à feu et il a gravement blessé le rabbi du quartier. Elliott, le fils de l'épicier, se retrouve donc tout seul pour gérer la boutique. Il reçoit cependant l'aide du gang de la fraternité aryenne, les hommes de main d'Ellis One. Ce dernier souhaite faire de l'épicerie le haut-lieu du trafic de drogues, avec notamment un service de livraison. Washington est un marines revenu d'Irak. Depuis son retour, il tombe des nues en découvrant que sa maison a été vendue par la banque pendant sa mission. Il hallucine aussi de la façon dont les gens le considèrent. Désormais sans domicile fixe, il rencontre une association d'exclus et leur fait part de ses connaissances. Il est très apprécié de la communauté, mais là encore, le destin se joue de lui. Le bâtiment qu'ils occupaient a été racheté par un établissement bancaire et ils doivent déguerpir d'ici deux jours maximum...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier opus de The Grocery a été la grande surprise de l'automne 2011. L'un des scénaristes du moment, Aurélien Ducoudray, y raconte une histoire prenant place à Baltimore, dans laquelle plusieurs personnages subissent la montée de la violence de leur quartier. Véritable acteurs ou simples spectateurs, certains participent à la chute de leur cité et d'autres en sont d'innocentes victimes. Le récit adopte une tonalité très particulière, proche de de la série télé The Wire (Sur écoute). Les aspects sociaux sont nombreux, avec le retour au pays d'un ancien marines, le trafic de drogues, la violence, l'Amérique d'aujourd'hui... Pour le second opus, Ducoudray poursuit dans la même veine. La tension et le chaos se font de plus en plus sentir. Le scénariste consolide sa truculente galerie de personnages, tous travaillés. Entre le courageux Sixteen, le radical Ellis One ou le timide Elliott, le panel est large. Les dialogues sont toujours aussi percutants et permettent de s'immerger très vite dans la violence urbaine. L'autre particularité de la série vient sans conteste du graphisme atypique et original de Guillaume Singelin. Ses protagonistes à l'apparence presque mignonne se baladent dans un climat de tension extrême et cela fonctionne du tonnerre. En plus, le jeune dessinateur ponctue ses planches de détails astucieux et immersifs. Ce second volet ne déçoit donc pas et poursuit les excellentes impressions laissées par la mise en bouche.