L'histoire :
Le grand singe Kong a été délogé de sa Skull Island natale pour être exhibé tel un monstre de foire devant des New-Yorkais médusés avant de prendre la fuite et… de prendre le contrôle de l’île entière de Manhattan, au point d’en faire sa jungle et d’obliger les habitants à fuir. 10 ans plus tard, New York est devenue un territoire hostile peuplé de crocodiles géants, de dinosaures à plumes, mais aussi de femmes, revenues à l’état d’amazones sauvages et guerrières. L’armée US tente en vain de reprendre le contrôle de cette île par les armes en y envoyant des pilotes de la Kong Crew. C’est le cas de Virgil Price, qui se crashe dans cette zone interdite et dont on a plus de nouvelles. Mais c’est moins de Price dont on s’inquiète que de la disparition de Spit, son teckel de chien, parti lui aussi sur l’île pour retrouver son maître et dont le sauvetage va devenir une cause nationale. Tapi dans l’ombre des buildings de la ville, Kong regarde ce petit monde s’agiter.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis sa création en 1933 dans le film de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, King Kong est devenu une véritable institution et cash machine pour le cinéma. On ne compte pas loin de 10 films, le voyant là détruire New York, là affronter Godzilla. Si une image reste en tête, c’est bien celle iconique du roi des singes, abattu par les avions, sur l’Empire State Building. En pas loin de 100 ans d’existence, personne n’a jamais pensé à ce qui serait arrivé si Kong avait survécu. Et pire, s'il avait pris le contrôle de Manhattan. C’est sur cette brillante idée de départ qu’Éric Hérenguel a lancé son uchronie en 3 tomes et dont voici le dernier volet. Dans Kong Crew, tous les ingrédients sont réunis pour une aventure fantastique mêlant action, courage, bagarres, monster porn, humour et c’est un véritable bijou. Bien qu’en apparence de facture classique, rendant hommage aux grands films de guerre et d’aventure, Kong Crew, nous surprend en mettant sur la touche le prétendu héros beau gosse et son love interest, pour nous faire frétiller d’angoisse sur la survie d’un teckel de 30 cm de haut, face à des T-Rex énervés. Toutes les intrigues secondaires sont passionnantes et leurs personnages aussi attachants qu’essentiels à l’intrigue principale. Cerise sur le gâteau et pas des moindres : Hérenguel nous déploie l’étendue de son talent graphique et s’éclate à dessiner, tant le bestiaire de cette jungle urbaine que son architecture envahie par la nature dans des planches époustouflantes de beauté. À noter la version Deluxe noir et blanc proposé par Caurette qui certes rend hommage au film original, mais nous prive de la flamboyance des couleurs de cette faune préhistorique. Une véritable réussite sur toute la ligne dont on se prend à rêver... d’une adaptation ciné.