L'histoire :
En 1933, lorsque l’homme a ramené King Kong sur la presqu’île de Manhattan, et que le gorille géant s’est réveillé et énervé, ce n’est pas l’homme qui a gagné. 14 ans plus tard, Kong règne en maître sur Manhattan, qui a été déserté, laissé à l’abandon et isolé du reste de l’humanité – ponts et tunnels ont été détruits. Manhattan est devenu une jungle et d’autres espèces antédiluviennes y ont prospéré. Dans ce contexte, un hydravion survole East River en tentant d’échapper aux radars de l’Air Force… en vain. Les militaires repèrent que l’engin amerrit à proximité des docks. A son bord, en descendent Jonas Lazarus Parker, professeur en biologie, et Irvin Stone, mercenaire aventurier. Le second escorte le premier dans son désir d’étude de ce microcosme revenu à la Préhistoire. Virgil et son teckel Spit sont donc aussitôt convoqués sur la base de l’Air Force, car ils appartiennent à la « Kong Crew », l’escadron missionné pour surveiller Manhattan Jungle. Le colonel fait le topo : pilote émérite, Virgil doit localiser ce biologiste suicidaire et son fouteur de merde. Mais en aucun cas, si leur destin croise celui de Kong, ils ne doivent tester leurs munitions sur lui. Le gorille géant est en effet populaire et des hordes de fans écolos et pacifistes manifestent souvent pour qu’on le laisse en paix sur Manhattan Jungle. Parmi ces derniers, se trouve la fille, hyper sexy, du colonel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers The Kong Crew prévu pour couvrir 3 tomes, Eric Herenguel offre une histoire alternative à un célèbre monstre de fiction. « Et si… » King Kong avait gagné sa guerre contre les pilotes de l’Air Force, à l’époque de son premier film de 1933 ? Ce faisant, Herenguel défonce avec un bonheur jubilatoire toutes les portes de la BD « de genre ». Au cœur de l’action, un beau gosse pilote, façon Tom Cruise dans Top Gun, s’en va « sauver » deux individus gênants qui se sont introduits dans Manhattan Jungle. Il satisfait aux poncifs en étant tête brûlé et en détournant un regard concupiscent sur le popotin de la fille du colonel, un sacré fichu beau brin d’fille. Mais en même temps, il ne se prend pas au sérieux en étant attaché à un toutou à la dégaine parfaitement ridicule : un teckel baptisé Spit. Et l’action spectaculaire aura tôt fait de prendre les rênes de votre attention. Or le talent artistique d’Herenguel est grand et sa science de l’encrage offre toute la puissance épique nécessaire aux scènes chocs. Des ptérodactyles poursuivant des avions dans des couloirs de buildings, des coups de patte de Kong qui déboulent au passage, des poursuites par des T-Rex dans les tunnels des égouts, jusqu’à une case plein page du trône occupé par une armée d’amazones… Beaucoup de délires sont possibles dans The Kong Crew ! Sans oublier le dossier graphique spécial à la fin, à travers lequel Herenguel commente ses intentions. On en prend plein les mirettes. Chouette, il reste deux autres tomes comme celui-ci à venir.