L'histoire :
Venise, 1964. Kathleen Van Overstraeten, désormais journaliste, se rend dans un hôtel où elle a rendez-vous pour une interview avec un certain Serge Durand. L’homme lui a promis de faire des révélations au sujet de la « Maison du peuple », un bâtiment construit par Victor Horta, qui est menacé d’être détruit. Malgré l’insistance du réceptionniste de l’hôtel, Durand ne répond pas à ses appels pour annoncer l’arrivée de la journaliste. Malgré les protestations du personnel de l’hôtel, Kathleen décide de se rendre dans la chambre de celui qu’elle doit interviewer. Durand est inanimé sur son lit. Le médecin qui fait les premières constatations pense que le malheureux a été victime d’une crise cardiaque après un excès de somnifères et d’alcool. L’inspecteur semble vouloir se contenter de cette hypothèse. Mais Kathleen insiste pour qu’une autopsie soit réalisée. La jeune femme a vu juste : le légiste repère une piqûre au cou. Les analyses toxicologiques décèlent des traces d’oléandrine. Pas de doute, il s’agit d’un meurtre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette sixième enquête de Kathleen, nous sommes en 1964 à Bruxelles. Celle qui a été hôtesse de l’air (Léopoldville 60 – Berlin 61), hôtesse d’accueil à l’exposition universelle (Sourire 58) est devenue journaliste. Elle réalise un reportage sur des projets immobiliers qui visent notamment à détruire un bâtiment emblématique de l’époque « Art nouveau » : la maison du peuple créée par Victor Horba. Cette bâtisse du début XXème siècle a la particularité de marier des matériaux comme la pierre et le métal, qui devient également un élément décoratif de premier plan. Patrick Weber, qui s’appuie sur certains éléments historiques, nous propose une fiction plausible. Des promoteurs véreux sont prêts à faire table rase de ce patrimoine architectural pour leurs juteux projets de modernisation de la capitale belge. Après le meurtre de Durand, Kathleen se retrouve en possession d’un énigmatique testament, celui d’Horba. Si elle venait à le décrypter, la démolition de la maison du peuple pourrait être évitée. Au-delà d’une enquête à suspense menée tambour battant par une femme de caractère, très moderne et pugnace, cet album est également un voyage dans le temps très plaisant. Le patrimoine architectural du début du XXème siècle se situe évidemment au cœur de l’intrigue, mais également le contexte des années soixante qui est magnifiquement restitué par le trait réaliste de Baudoin Deville.