L'histoire :
En avril 1876, Hatton, un éleveur du Wyoming, emmène sa grande fille Anna et son jeune fils Tom en ville, laissant son épouse seule au ranch, isolé dans une plaine. Hélas, quelques heures plus tard, viennent à passer par là trois bandits qui comptent bien qu’on les accueille « chaleureusement »… Six mois plus tard, Hatton s’est mis en chasse du salopard suspecté du meurtre de son épouse. Tout indique qu’il s’agit de Jim Pickford et de ses sbires. Mais les autorités sont en effectif insuffisants pour mener des recherches officielles… Alors Hutton a décidé de se faire vengeance lui-même. Il le traque ainsi et il s’en approche de plus en plus, désormais qu’il traverse le Montana. Il a emmené sa fille et son fils dans sa quête vengeresse, malgré les conditions hivernales et enneigées difficiles. La météo et le terrain sont hostiles : il leur faut traverser des champs de congères, des étendues de glace qui craque parfois sous le poids de leurs montures ! Mais un feu de camp encore frais, au pied d’une falaise leur indique qu’ils ont trois heures d’avance sur les trois hommes. Soudain, la famille Hutton entend des coups de feu provenant de l’autre versant. Ils se savent désormais vraiment tout près…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette histoire de vengeance dans le cadre d’un western est classico-classique. Des bandits ont lâchement tué la femme d’un éleveur ; or compte tenu de l’inaction des autorités, ce dernier a décidé de la venger lui-même. L’histoire en one-shot tire sa première originalité de la présence, aux côtés du cow-boy vengeur, de ses enfants, du début à la fin. Il s’est lancé dans cette quête opiniâtre en emmenant ses gamins au mépris des dangers (et des repères psychologiques sur le long terme) que représente un objectif aussi meurtrier. Car notre personnage central a bel et bien décidé de tuer les bourreaux de sa femme avec ses enfants pour témoins. Il ne faut pas trop compter sur les dialogues, cela dit, pour épaissir le scénario ou étendre le propos aux principes éducatifs à la Dolto. Il n’y a aucun narratif et les dialogues sont juste adaptés aux besoins, pleinement crédibles… et c’est tant mieux ! Le troisième atout de ce règlement de compte enneigé vient du découpage séquentiel, absolument parfait et donc totalement prenant. Le dessin de David Wautier n’est pas à proprement parler très « esthétique ». Sa griffe semi-réaliste est relativement rudimentaire et ses décors économiques, surtout dans le flou du blizzard ou les fonds blancs du Montana enneigé. Quelques larges cases de paysages (plusieurs pleines pages) sont tout de même très belles et accordent le souffle romanesque et la tension qui monte à mesure que l’objectif se rapproche. Une splendide et auto-définie Vengeance, en somme.