L'histoire :
Emily, Alex et Cléo Moon, des triplés, se retrouvent une nouvelle fois dans le bureau du directeur de leur école. L’érudite Emily a encore été impertinente devant son prof d’Histoire. Cléo s’est un peu trop intéressée aux garçons de sa classe. Alex a diffusé du cyberporn et a électrocuté son professeur avec du 380 Volts. Ils sont tous trois brillants sur le plan scolaire et pas méchants dans le fond, mais vraiment turbulents. Ils écopent juste d’un rappel à l’ordre. A la fin de journée, ils attendent leurs parents… qui n’arrivent pas. Ils sont contraints de repartir chez eux en unirail. Et pour cause : leurs parents sont en mission spéciale, en couple. Et les rejetons ignorent leur réel métier risqué ! Ces derniers voyagent en effet dans le temps pour éviter les incursions mafieuses et les distorsions temporelles. Ce jour-là, ils déboulent sur les remparts de Jérusalem et doivent dégainer leurs épées pour échapper au guet-apens dans lequel ils sont tombés. Leur cible, un certain Logan, est en effet en train de vendre un fusil mitrailleur M16 au chevalier Balian, ce qui risque de changer le cours des Croisades… et le reste de l’Histoire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On entre dans ce Moon comme dans un épisode en cours de route. Dans un futur d’anticipation indéterminé, des triplés passent devant le recteur de leur école, pour une énième brochette de bêtises dont ils sont coutumiers. Et puis sans transition, et sans trop comprendre le rapport de cause à effet, on déboule aux temps des chevaliers croisés, en guerre contre Saladin (en l’an 1187). Il faut attendre la deuxième partie de cette mise en bouche pour raccrocher les wagons : les chenapans sont les enfants d’un couple qui effectue des voyages dans le temps, depuis l’année 2323 quelque peu corrodée (la tour Eiffel a les pieds dans l’eau), pour préserver le fil de l’Histoire et éviter les paradoxes temporels. Un classique. Le dessinateur Stephan Louwes use d’un trait semi-réaliste encré uniquement en noir et blanc. Il ne s’embarrasse pas des arrière-plans lors des scènes d’action, mais se fend de quelques grandes cases d’ensemble plus détaillées, qui donnent régulièrement les clés du contexte. Le scénariste Johan Vandevelde ne cherche pas l’originalité, mais l’efficacité, le rythme et l’attachement aux personnages… ce qui fonctionne plutôt pas mal, en dépit du registre évident de série B. Quelques raccourcis narratifs (comment voyage-t-on dans le temps, exactement ?) et quelques clichés (le robot nurse) plus tard et on ressort de ce premier tome comme on y est entré : en sautant avant la fin, avec un cliffhanger bien culotté.