L'histoire :
De mai 2019 à mai 2020, que s’est-il passé en « macronie » ? Souvenez-vous : l’hôpital va mal ; il y a des bavures policières (Christophe Castaner est alors Ministre de l’Intérieur) ; il y a un incendie inquiétant dans une usine de lubrifiants à Rouen ; un manifestant écolo meurt noyé en tombant dans la Loire ; François de Rugy exhibe sur les réseaux sociaux ses homards farcis payés par nos impôts ; on commence à parler d’une réforme des retraites ; il y a des incendies monstres en Australie ; la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye balance des trucs à l’emporte-pièce ; et ça se termine par la crise sanitaire du Coronavirus et par le premier confinement ; donc le scandale des masques utiles/inutiles sous approvisionnés ; donc le système bizarre des auto-autorisations de sorties ; donc des services de réanimation débordés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A chaque Président de la République, un caricaturiste politique de son époque se déchaine. Allan Barte prend aujourd’hui le relai des Jacques Faizant, Moisan, Cabu, Charb et Plantu d’hier ; voire des Honoré Daumier, Grandville ou Gustave Doré de jadis. Sa tête de turc à lui, c’est Macron. Dans les années 2000, Charb défonçait littéralement Sarkozy, avec une percussion redoutable. Non seulement ce Président adepte de story-telling donnait chaque jour de bonnes raisons de le caricaturer avec virulence, mais en sus, le dessin de Charb était particulièrement acerbe et féroce. Cerise paradoxale sur le gâteau : Sarkozy défendait pleinement le principe de la caricature qui l’outrageait ! Barte persiste donc dans l’exercice, malgré une efficacité bien moindre. Non seulement son dessin beaucoup plus rond, stylisé, « bonhomme », n’écorne visuellement pas grand-chose, mais en sus, l’exercice du pouvoir centriste par Macron prête bien moins à la sur-réaction violente. En outre, les inspirations et les ressorts comiques de l’auteur sont rarement drôles et jamais subtiles. De fait, il ne fait pas précisément des dessins « de presse », puisqu’il n’est sous contrat régulier avec aucun journal. La succession des dessins sélectionnés par Barte himself, rétribuée par financement participatif, ressemble donc beaucoup à un exutoire gratuit de détestation épidermique. Ce 3ème recueil obéit à un catalogue chronologique de faits sociaux-politiques d’une année, de mai 2019 à mai 2020. Les lecteurs d’extrême gauche et d’extrême droite apprécieront néanmoins beaucoup le punching-ball.