L'histoire :
La Révolution Française a besoin de bras pour tenir les armes contre les Rois de l’Europe coalisée : 300 000 hommes pour éviter de retrouver à nouveau un monarque aux commandes du pays. Cependant, dans l’Ouest et en particulier en Anjou et en Vendée, on ne semble pas trop d’accord pour jouer la chair à canon au service de la Révolution. C’est ainsi que Jacques Cathelineau, un simple colporteur est sollicité par les circonscrits qui se sont révoltés ponctuellement face « aux bleus » de la République venus effectuer le tirage au sort pour les enrôler. Cathelineau n’est pas lui-même concerné puisqu’il est marié et père de famille. Pourtant, persuadé que les gendarmes vont revenir faire le ménage, il décide de réunir la population devant Saint Florent pour prendre leur tête. Lui, qui s’était pourtant toujours opposé à la guerre, marche bientôt sur Jallais, suivi grâce à son charisme naturel et sa profonde foi par une foule grossissant de jour en jour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peu de bandes dessinées se sont penchées sur ce que l’Histoire a nommé « Les Guerres de Vendée », une période très « courte » de la Révolution Française, berceau d’un mouvement insurrectionnel contre la toute jeune République. A travers le personnage de Jacques Cathelineau, une des figures emblématiques de ce vaste mouvement, Coline Dupuy en retrace les principaux éléments. Le scénario se veut avant tout didactique et guidé par l’envie de coller au plus prés à la vérité historique, sans parti-pris. Aussi, est-il un peu difficile de s’enflammer autour de ce récit copieusement détaillé, si l’on n’est pas soi-même passionné par cette période particulière ou par l’Histoire « vendéenne ». Tentant pourtant d’agripper le lecteur à travers le charisme tisonné du personnage central, le scénario ne parvient jamais à emballer l’affaire. Il se montre en particulier timide à combler les interstices laissés par l’Histoire en utilisant trop parcimonieusement ce qui ferre habituellement le chaland : du romanesque, du souffle épique, des personnages aux psychologies travaillées ou encore leur subtil jeu de relation. Le choix est néanmoins parfaitement assumé et du point de vue historique la leçon semble parfaitement assénée. En tous cas impeccable pour nous faire comprendre la mécanique de cette insurrection, ses motivations profondes et l’engrenage de ses choix. Si le dessin se montre quant à lui parfois un peu trop « statique », il s’adapte en tous cas parfaitement aux intentions du récit.