L'histoire :
Marie se réveille d’une sieste après un cauchemar : Vera et elle, 85 ans, donnent de la strychnine aux pigeons quand sa petite fille vient la chercher. Elle l’emmène au crématorium car la loi oblige les anciens à laisser la place. Dans ce futur, tout va tellement mal que cette loi permet de faire de la place aux jeunes. Marie se réveille donc en sursaut. Elle est tranquillisée par Ganapati, qui essaie de la séduire. Cela rend folle Lydie qui est amoureuse du jeune homme, et extrêmement jalouse… Pendant ce temps, Véra rêve aussi. Elle rêve de Marie, de pouvoir bouger, de la Guadeloupe… mais elle est sous assistance, à l’hôpital, avec des tuyaux partout. Le chat, lui, est refoulé de partout. De chez les voisins d’abord, qui en ont un autre et qui n’est pas content, mais aussi par Sylvie, alors qu’elle fait visiter l’appartement à Celestino pour reprendre une chambre dans la colocation. En Guadeloupe, Marie passe de plus en plus de temps avec Ganapati. Et en métropole, Véra, à moitié morte, s’échappe de l’hôpital…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Presque 10 ans après, voilà la 4ème saison de ce groupe de jeunes gens qui se croisent, se cherchent… Leurs aventures sont dures, voire violentes, et Peggy Adam en rajoute même sur le fantastique, empruntant allègrement un chemin qu’elle avait un peu tâté dans l’automne. Ici, entre les recherches quimbois de Lydie pour se débarrasser de sa rivale, et la chasse mort-vivante de Véra, un parfum de mystère plutôt malsain plane au-dessus de Marie et Celestino… Marie se cherche toujours. Elle est attirée par Ganapati mais ne veut pas se laisser aller ; elle est différente de ses amies sur ce plan-là. Elle a besoin de temps, de confiance, de certitudes. Bref, les personnages sont toujours aussi intéressants et riches, même si le côté fantastique peut gêner un peu. Mais le trio amoureux entre Lydie Marie et Ganapati, le couple Sylvie / Tom, la place de Celestino dans l’aventure, tout cela rend passionnant la lecture de cette nouvelle aventure. Le dessin est simple et rond, enfantin, mais la bichromie et la précision du découpage donnent une grande efficacité au récit, tout en non-dits et en second degré. On ressent alors une forte intimité avec les personnages et c’est ce qui rend ce travail à la fois passionnant et dérangeant. Une sortie réussie, donc, et la genevoise, récente lauréate d’une bourse de la fondation Leenaards, peut continuer à faire de la BD pour se faire plaisir…