L'histoire :
Sean Donovan est un jeune pickpocket dans le New York de 1893. Ce jour-là, sous prétexte d’allumer le cigare d’un bourgeois ventru, il lui dérobe sa montre à gousset et prend la fuite. Le bodyguard du bourgeois, un indien baraqué, se met aussitôt à le poursuivre à travers les rues noires de monde, jusque sur les toits des immeubles. Là, s’armant de courage, Sean saute d’un toit à l’autre, en travers d’une ruelle… et se rattrape in extremis avec les bras au parapet de l’immeuble d’en face. L’indien ne peut pas suivre. Mais le bourgeois est plus malin qu’il n’en a l’air : il attend Sean en bas de la sortie de l’immeuble. Un révolver miniature braqué sur sa nuque, le jeune Sean n’a pas d’autre choix que d’accepter… une limonade dans un pub ! Car le bourgeois en question s’appelle Archibald Pendergast et il dirige une agence « d’un type particulier ». Il a trouvé Sean habile et courageux, il lui propose un job et un salaire. Le gamin doit juste se présenter le lendemain à 10h sur Ellis Island, l’île où les autorités filtrent les nouveaux migrants. Sean hésite. Son boss Bill risque de très mal prendre cette désertion… Mais Pendergast a piqué sa curiosité. Le lendemain, il est au rendez-vous avec Pendergast et Joe l’indien, pour une visite de l’incroyable base secrète qui se trouve sous Ellis Island. Là, une armée d’agents filtre les arrivants qui présentent des facultés paranormales…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette agence « d’un type un peu particulier », comme la définit Pendergast lui-même au début de cette nouvelle série jeunesse, s’occupe effectivement de filtrer et neutraliser les « paranormaux », à l’ère des émigrations massives vers le Nouveau Monde. En effet, tout comme des dizaines de milliers d’européens qui traversent l’Atlantique dans l’espoir d’une nouvelle vie prospère, vampires, loups Garou, zombies et autres goules baveuses cherchent à quitter l’Europe en pleine révolution industrielle, en vue de territoires vierges à coloniser. Cet épisode pilote d’une nouvelle série éditée par Auzou nous présente tout d’abord le concept et le jeune héros : un gavroche newyorkais d’origine irlandaise (donc roux !) appelé Sean Donovan, débrouillard et espiègle à souhait. Avec ses nouveaux collègues de son tout premier poste à responsabilités, il s’emploie déjà à résoudre une première affaire. Cette histoire n’est pas tout à fait originale : elle convoque et répond à bien des ficelles attrayantes pour les gamins : indépendance offerte sur un plateau, aventures rocambolesques, créatures fantastiques, préservation bienveillante de la civilisation humaine… Elle a tout d’abord été publiée sous forme de roman jeunesse (18 000 exemplaires écoulés selon l’éditeur ; 5 tomes au compteur), écrit par Christophe Lambert. Cela dit, son adaptation BD y gagne un sacré dynamisme, notamment grâce au dessin très vivant du catalan Javi Casado, au talent en matière d’expressivité des personnages du chara-designer Florent Sacré et aux couleurs pêchues d’Héria. Une mise en bouche très convaincante, en somme !
