L'histoire :
Welling et son petit frère Moé se réveillent dans une chambre ultra moderne, en se demandant bien comment ils sont arrivés ici. Ils portent un joli pyjama, ils ont chacun un pansement au bout de l’index et une baie vitrée donne sur un splendide panorama maritime. L’appartement est grand luxe. Ils en sortent par un couloir où ils retrouvent leur copain Kostia, du même orphelinat qu’eux. Lui aussi se demande ce qu’il fiche ici. A l’extérieur, ils ont l’impression d’être dans un centre de vacances tout neuf, en compagnie de dizaines d’autres orphelins issus de divers orphelinats, tous dans le même pyjama et avec les mêmes interrogations. Soudain, des écrans géants s’allument. Un vieil homme leur parle et leur explique tout. Les tensions géopolitiques ont déclenché une guerre mondiale et une apocalypse toxique a mis fin à l’humanité. Ils sont les seuls survivants sur une île du Pacifique protégée par un dôme, « Adenaom ». Tout a été prévu pour qu’ils survivent sur le long terme, mais ils vont tout de même devoir s’organiser avec l’aide d’une intelligence artificielle, Mira. Ils seront répartis en 3 catégories : les plus sages seront la haute autorité ; les membres de l’échelon du dessous défendront la paix et l’ordre ; tous les autres travailleront dans différents secteurs pour assurer le bon fonctionnement de l’île…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette Bulle scénarisée par Aurelle Gaillard obéit aux standards de l’anticipation, de Sa majesté des mouches ou Un bonheur insoutenable en littérature, à Labyrinthe ou Le Truman show au cinéma. Le résumé ci-dessus vous plante le pitch : au lendemain de l’apocalypse mondiale, une communauté d’orphelins doit rebâtir l’humanité sur une île moderne et paradisiaque, préservée de toute pollution extérieure et conçue par un milliardaire philanthrope. Ne vous arrêtez pas aux incohérences et aux facilités de base (mais pourquoi ? mais comment ?) et tentez de vous mettre dans la peau d’un ado rêveur, qui se retrouve dans cette situation. Sur le devant du récit, Welling (dont on découvre sur le tard qu’elle est une fille) doit accepter sa nouvelle condition, composer avec d’autres enfants de son âge pour les grandes décisions en société et accepter son destin de pseudo liberté encadrée… à l’âge où l’on cherche précisément à repousser sans cesse les limites de la liberté. Bref, mission impossible. Comme dans tous les récits d’anticipation et les dystopies dont s’inspire cette Bulle stéréotypée, l’héroïne va se muer en grain de sable dans l’engrenage d’un avenir édulcoré… et la révolution programmée sera pour le prochain tome. Le dessin pêchu et très lisible de Gabriele Bagnoli révèle clairement le public-cible auquel s’adresse cette nouvelle série de l’éditeur jeunesse Auzou : les jeunes lecteurs (9-13 ans, dirons-nous).
