L'histoire :
C’est la première nuit d’Emilienne au palais de l’Elysée, après que son papa a été élu Président de la République. Ça lui fait très bizarre, elle n’arrive pas à dormir dans ce lit à baldaquin et cette chambre immense. A 2h du matin, elle décide de faire son sac à dos et de rentrer chez elle. Jean-Kévin, le fils du nouveau directeur de la sécurité, inaugure lui aussi le nouveau poste de son papa en scrutant les écrans de vidéo-surveillance, pendant que son père fait du café. Il est le seul à remarquer le manège d’Emilienne. Il fait aussitôt mine d’avoir sommeil et d’aller se coucher. En vrai, il retrouve Emilienne au pied d’un haut mur, infranchissable, dans les jardins du palais… et il lui propose d’être son garde du corps personnel, ce qui fait bien rire la fillette. Le lendemain matin, Emilienne retrouve son père dans son bureau. Il est en pleine discussion téléphonique avec un certain Donald… mais évidemment, pas le canard ! Le Président Morin prend 2 minutes pour accueillir et faire un câlin à sa fille adorée. Puis Emilienne doit vite se sauver car il y a plein de gens importants qui ont rendez-vous avec le Président. Pendant ce temps, Guy Carnut, l’opposant politique, fulmine de sa défaite dans son bureau de campagne. Il décide de téléphoner Fouassieux, hier son allié, mais demain premier-ministrable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A votre avis, avoir un papa qui vient d’être élu président de la République, quand on a 11 ans, c’est plutôt un atout rigolo ou une calamité infernale ? C’est à cette tranche de vie sans autre prétention que d’être fun et légère, que nous convient Vincent Cuvellier et Olivier Deloye pour les éditions Auzou. La jeune Emilienne se retrouve en effet du jour au lendemain à pouvoir déambuler dans les couloirs guindés du plus célèbre palais de France, et à devoir composer avec les affres des complots politico-politicards qui visent son papa. Le scénariste se met en effet à hauteur d’enfant pour imaginer de sombres manigances, bien plus rocambolesques que les authentiques scandales souvent tordus et complexes dans la réalité. Le rival et grimacier Guy Carnut ressemble par exemple bien plus à Gargamel ou à Louis de Funès, dans sa manière de ruminer sa vengeance, qu’aux authentiques opposants politiques des récents présidents. A aucun moment La fille du Président ne cherche à faire de la satire politique, mais bien à amuser les jeunes lecteurs en les immergeant dans la peau d’une fille de Président. Simple et caricatural, le dessin de Deloye se fond admirablement dans cet objectif. Dans le tome 2 prévu, sans doute les complots pour déstabiliser le chef de l’Etat vont-ils s’intensifier en utilisant Emilienne comme talon d’Achille…
