L'histoire :
La mère du jeune Thibault est mourante. Allongée sur son lit, elle lui demande d'approcher. Elle lui glisse que le jour de son baptême, une fleur de lumière est apparue sur son front, et qu'en tant que mère, elle a toujours su que c'était un bon présage. Son fils lui demande de raconter une nouvelle fois l'histoire de Miriam et Arielle, les étoiles d'Azalée. Sa maman lui propose d'inverser les rôles : cette fois-ci, c'est Thibault qui peut la lui raconter. Alors il raconte. Miriam et Arielle étaient une seule et même étoile, mais un jour, un vent les éloigna l'une de l'autre. Depuis, elles émettent des lumières dans la nuit, en espérant se rejoindre un jour. A ces mots, la maman de Thibault pousse son dernier souffle. Thibault, adulte, se réveille en sursaut. Il est demandé sur le pont de son bateau, une tempête approche. L'homme se met toujours en première ligne. L'Isabelle est son navire, l'expédition est son idée, et les trente-deux marins sont son équipage. Après un voyage mouvementé, l'Isabelle fait une halte. L'occasion de récupérer des vivres et de faire une pause sur la terre ferme. Celle-ci est de courte durée, ils reprennent la mer rapidement. Mais un élément indésirable s'est glissé à bord, aussitôt signalé au capitaine. Une femme noire est montée à bord. Elle est prête à devenir un membre d'équipage, elle est à la recherche d'un travail.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Auzou adaptent en bande dessinée leur premier titre de fantasy. Pog (Trappeurs de rien, Mulo, Les bras armés) et Juliette Vaast (Le signe de Pao) s'inspirent du roman de Pascale Quiviger et recréent un univers. Ils nous content les aventures de Thibault, un prince qui aime naviguer en pleine mer, et qui croise la route d'Ema, une esclave en fuite qui s'est introduite clandestinement sur son navire. Le prince décide de regagner son île natale, où son père l'attend pour régner sur le royaume de Pierre d'Angle. Graphiquement, on sent des influences issues du manga, ou du webtoon. Les personnages sont assez caricaturaux, ont des expressions marquées, des traits lissés. La colorisation et les traits ronds donnent un côté jeunesse à l'album. Pourtant, ce n'est pas ce public qui est visé, mais plutôt les grands ados et les jeunes adultes. Le langage est assez fleuri et la narration perdra sans doute les plus jeunes lecteurs. L'ambivalence de l'album est parfois difficile à cerner : les illustrations tirent sur un jeune public, tandis que le récit s'adresse aux plus grands. La typographie est lisible, mais un poil atypique ; les O par exemple, n'auront pas tous la même apparence dans la même bulle, et on retrouve parfois l'aspect fluide de la typographie du logo Disney. Côté scénario, rien de très original : il sera principalement question d'enjeux politiques et de la naissance d'une relation amoureuse. Petit bémol sur un problème d'impression page 34, qui décale le texte hors des bulles et le rend illisible. Espérons que cette coquille ne soit pas présente sur tous les albums...