L'histoire :
Agé d’une dizaine d’années, Pépin est en vacances à la plage avec son père, sa belle-mère et ses deux demi-sœurs (jumelles) plus jeunes que lui. Les parents vont acheter des chichis et confient donc la garde des jumelles au grand-frère. Cela ne dérange pas trop Pépin, pourvu qu’il ne soit pas obligé d’aller dans l’eau. Les filles s’amusent à l’enterrer en lui confectionnant un cercueil de sable. Et elles lui recouvrent les yeux avec des coquillages. Puis pendant qu’il n’y voit rien, elles filent droit vers la mer… ce qui oblige deux maîtres-nageurs bodybuildés à intervenir pour les sauver de la noyade. Evidemment, Pépin se fait copieusement enguirlander, pour avoir négligé la surveillance promise. On ne peut vraiment pas lui faire confiance ! En revanche, les deux frangines rigolent bien de ce moment, car ce qu’elles recherchaient avant tout, c’était d’être sauvées par de jolis secouristes, comme dans les feuilletons à l’eau de rose. Elles sont même toutes fières d’avoir droit à un article dans le journal, ce qui ajoute à l’humiliation de Pépin. Vraiment, les baignades, ça n’est pas du tout son kif…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bienvenue à Pépin, un petit garçon ordinaire quoique légèrement intello sur les bords, avec une tendance à l’introspection et à l’ironie, façon Pico Bogue. Dans ce premier tome publié par les éditions Auzou, en plus de faire connaissance avec sa famille recomposée, nous apprenons surtout qu’il n’aime pas l’eau. Se retrouver en slip de bain devant les autres ou, pire, devoir mettre la tête sous l’eau, est un enfer pour lui. Or non seulement, il va en vacances à la plage (cf. la première historiette), mais en plus, le premier sport qu’on lui propose à l’école, c’est piscine ! (cf. les 5 autres historiettes) Il développe alors des stratégies d’évitement qui, évidemment, ne fonctionnent pas. Or à son âge (une dizaine d’années, à plus ou moins 5 ans près…), il est en effet grand temps d’apprendre à nager et de savoir se débrouiller dans l’eau. Gwendoline Raisson (aux scénarios) et Eric Gasté (et son sympathique coup de crayon) démystifient ainsi une phobie relativement traditionnelle chez les enfants. Les auteurs savent ne pas trop en faire (Pépin ne sombre jamais dans la peur panique) et lui permettent, à force de raison et d’effort, de développer un attrait pour une discipline aquatique originale, qu’on vous laisse découvrir. On note l’effort particulier des auteurs pour dérouler des comportements non-genrés et s’extraire du schéma familial archaïque, aussi bien à travers les goûts du gamin que la nouvelle orientation familiale de sa mère.