L'histoire :
Pour beaucoup, la recherche d’une agence du pôle emploi est comparable à la traversée du désert pour un explorateur perdu en quête d’une oasis. C’est un chemin long, compliqué et semé d’embûches, qui attend le nouveau demandeur d’emploi avant d’atteindre son Saint Graal, l’agence pour l’emploi. Pas la peine, après ça, de demander à la personne si elle est motivée pour trouver un travail : elle a déjà réussi à trouver l’agence ! Sinon, le pire pour un chômeur, c’est d’être un chômeur sénior. Il suffit, pour s’en convaincre, qu’il se rende à une agence pôle emploi et d’écouter le vocabulaire incompréhensible de l’agent face à un jeune demandeur motivé. Les termes et abréviations sont tellement techniques, que le sénior se sent dépassé rien qu’au niveau de l’inscription. Ensuite, rien ne vaut une bonne motivation pour se lancer en recherche active d’un nouveau job. Le demandeur qui a repéré une annonce intéressante préfère se rendre directement à l’agence pôle emploi, plutôt que de composer le 3949. Seulement, sur place ce n’est pas vraiment la même affaire : l’agent ne peut fournir les renseignements au demandeur car il doit composer le 3949 pour prendre rendez-vous… Une fois celui-ci calé, le demandeur, plus motivé que jamais, se rend à ce précieux rendez-vous. Or, évidemment, entre temps, l’annonce convoitée n’est plus d’actualité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’état des lieux humoristique (et cynique) de notre société se poursuit au sein de la collection Ciboulot avec ce tome qui, après le Pouvoir d’achat s’attaque cette fois à la Recherche d’emploi. Un sujet délicat à traiter, dans la mesure où la complexité de l’appareil administratif du pôle emploi et de son vocabulaire technique oblige le scénariste à fournir un lexique indispensable pour la compréhension des histoires. En effet, la grosse majorité des gags ici dévoilés, s’appuie sur ce ressort pour faire surgir le comique de situation. Le souci, c’est que dés les premières planches, on ressent comme une lourdeur dans les chutes humoristiques. Les bulles sont chargées et le dessin pas suffisamment fluide et précis pour procurer une bonne dynamique de lecture. Tout cela est dommage car l’idée de départ était bonne, ou du moins intéressante. L’album se contente donc de recenser de manière humoristique toutes les situations « cocasses » et absurdes que vivent au quotidien les demandeurs d’emploi… mais il est loin d’être transcendant, aussi bien dans la forme que dans le fond.