L'histoire :
Dans le Londres des années 1920, Scotland Yard met au point une nouvelle stratégie pour contrer le gang exclusivement féminin des « 40 éléphants ». Ce réseau mafieux de femmes pickpockets, prostituées, escrocs et intrigantes, semble en effet commettre désormais des meurtres pour le moins singuliers : on retrouve des nonnes étranglées dans le quartier d'Elephant & Castle. La nouvelle idée consiste à lancer une offensive avec une escouade composée de femmes policières ! Et pour bien marquer le coup, ces fliquette attaquent directement le pub qui sert de QG aux 40 éléphants. Elles n'y restent pas plus de 15 secondes et doivent aussitôt battre en retraite, car la contre-offensive de l'intérieur est bien trop virulente. Une jeune recrue reste néanmoins coincée dans l'arrière-boutique, entravée et otage de trois des éléphants. Et tandis que Dorothy l'étrangle à moitié, une autre l'assomme en lui infligeant un violent coup de son propre casque. Il faut insister lourdement pour que Dorothy ne termine pas son entreprise de strangulation... ce qui fait porter sur elle de lourdes suspicions quant aux meurtres des nonnes. En effet, Dorothy porte un très lourd passé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les 40 éléphants débutent un nouveau cycle, en un one-shot complet, toujours sous la houlette scénaristique de Kid Toussaint et les talentueux crayons de Virginie Augustin. Après avoir focalisé sur Florrie, jeune femme infiltrée, mais aussi Maggie la démerdarde, et les chefs Queen Kate et Alice, de ce gang mafieux de femmes, les auteurs nous font à présent découvrir Dorothy, serial-killeuse de nonnes. Tueuse, certes, mais avec bien des circonstances atténuantes, comme le dévoilent les nombreux flashbacks destinés à expliciter la psychologie de son caractère. Cette tendresse que porte le scénariste pour des personnages foncièrement néfastes, mais qu'on ne parvient pas à détester, est d'ailleurs l'une des grandes plus-value de cette série, en sus de la dimension historique et féministe de sa raison d'être première. Le récit focalise aussi sur la création d'une escouade de femmes-flics, un métier tout à fait authentique et avant-gardiste. Et évidemment, le dessin infographique de Virginie Augustin raffermit encore la subtile peinture d'époque. De splendides animations de rue nous immergent à merveille dans le Londres post-victorien, à l'époque des sufragettes. Et une nouvelle double-planche au découpage de folie (une course-poursuite folklorique !) vient définitivement sceller cette marque de fabrique à la série.
