L'histoire :
Dans ce monde où la pollution a rendu l’atmosphère irrespirable, l’air est devenu une denrée précieuse, synonyme de pouvoir. Ce pouvoir est désormais détenu par Urban Yaegger qui, après avoir assassiné l’ancien régent, élimine tous ceux qui se mettent en travers de son chemin. C’est le cas du Réseau que l’on croyait être un groupe terroriste à l’origine des attentats sabotant les machines qui rendent l’air moins pollué. Mais à l’instar de notre héros Troy, on découvre que Yaegger est à l’origine de ces sabotages et utilise le Réseau comme épouvantail, afin de garder la population sous contrôle. Troy, qui pensait Shanice responsable de la mort de sa femme et sa fille, va finalement s’allier avec eux pour éliminer Yaegger. Pour ce faire, ils vont devoir s’emparer les premiers des secrets d’un mystérieux sous-marin également convoité par l’Etat, et qui renferme peut-être une solution à la catastrophe climatique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée d’une dystopie où l’air serait devenu irrespirable suite à la fonte du permafrost est glaçante, tant ce sujet est d’actualité. Imaginer les conséquences terribles d’une vie où l‘on est obligé de porter un masque en permanence sous peine d’une mort atroce, nous donne même des cauchemars. Malheureusement, à partir de cette bonne idée de départ, Philippe Peleaz nous décevait dans le premier tome en formatant son concept dans une intrigue hasardeuse, éculée, manichéenne avec des trajectoires de personnages prévisibles. Hélas, le second tome ne vient pas rehausser notre impression. Cette conclusion cousue de fil blanc nous fait fantasmer sur les alternatives potentielles qu’aurait pu inspirer cette idée de départ. L’histoire de Peleaz aurait pu être condensé dans un récit plus ramassé ou alors dans une série plus longue... car avec ses deux tomes, Air ne nous permet pas d’explorer ce nouveau monde aux habitudes bouleversées. Les personnages sont des personnages fonctions sans profondeurs ni ambiguïtés ; et ne parlons pas des femmes dont le rôle est de tomber amoureuse du héros, pourtant falot. Même le choix de situer l’intrigue dans un monde dieselpunk années 30 pour évoquer la monter des fascismes est vu et revu et permet seulement au dessinateur Francisco José Porcel de s’amuser avec l’architecture et les designs des objets. Heureusement, car pour ce qui est du dessin des personnages, Porcel se révèle moins efficace. Au final, une lecture autant décevante que frustrante.
