L'histoire :
Installé sur un banc devant la fenêtre de sa cuisine, le papa d’Angèle lit tranquillement son journal, lorsqu’il surprend une discussion pittoresque par l’entrebâillement. « Nous ne pouvons plus continuer à nous voir comme ça, mes parents se doutent de quelques chose… » Interloqué, il tend l’oreille et se retourne, pour découvrir Giovanni, le petit copain de sa fille, agenouillé devant Angèle. Ouf, il comprend alors que les enfants rejouent une scène du feuilleton télévisé Amour, rêves et dollars qu’ils ont encore regardé en compagnie de la maman…
La maman d’Angèle tente de lui inculquer une premier notion de galanterie, un comportement que tous les garçons se doivent d’avoir envers la gente féminine. Voyant cela, le papa s’agace et s’énerve : ah les femmes ont voulu l’égalité des sexes, mais elles ne sont pas capables de l’assumer ! Il râle tellement fort que la maman se met à pleurer… et le papa d’être aussitôt tout désolé et tout câlin. La maman se retourne alors vers sa fille et lui explique que c’était la leçon numéro 2 : quand tu n’es pas d’accord avec ton mari, pas la peine de discuter, pleure !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Entre 1997 et 2005, Curd Ridel a animé la série humoristique Angèle et René chez le Lombard. Le principe était un classique émule de Boule et Bill : nous y suivions dans des recueils de gags les aventures domestiques d’une fillette (Angèle) et de son animal de compagnie, ici un cochon (René). La série ne fait pas aujourd’hui son grand retour, elle semble bel et bien terminée. Mais la revoilà tout de même qui pointe le bout de son groin chez Bamboo, dans un recueil « Best or » se concentrant sur les histoires les plus romantiques issues des 8 volumes initiaux. Tantôt l’amour concerne le papa et la maman d’Angèle, tantôt elle-même et son petit fiancé italien Giovanni. Les ressorts comiques s’y montrent plutôt astucieux et tendres, à défaut d’être totalement zygomatiques. En outre, cet album rappelle que la griffe artistique de Ridel est l’une des plus dynamiques et agréables de la comico-sphère BD, en tout cas parfaitement adaptée au style humoristique dont Bamboo a fait son estampille. Pour ceux qui ne connaissent pas la série, ce volume (de 32 planches seulement !) est une bonne entrée en matière… Pour les autres, il s’agit d’une piqûre de rappel dispensable.