L'histoire :
La petite famille éléphant va se baigner dans une rivière. Le petit Anton, pas bien vaillant, hésite à se mettre à l’eau car il coule directement au fond… Il réfléchit alors et décide d’y aller en dos crawlé, afin de pouvoir respirer avec sa trompe vers le haut. Il est de nouveau en retard lorsque les siens se couchent sous un arbre pour y passer la nuit. Et le lendemain, il se réveille encore en retard pour repartir. Ce qui l’oblige à courir pour les rattraper et… à dévaler une pente sur les fesses, sans trop contrôler l’arrivée douloureuse. Un temps d’étourdissement plus tard et il se retrouve tout seul et tout meurtri. Que faire ? Tandis qu’il réfléchit en faisant les cent pas, tête baissée, sa trompe se met à dessiner des formes sur le sol. Or une hyène qui passe par là dans sa voiture de sport, sur une route en hauteur, remarque avec stupeur le dessin produit. La hyène crie au génie ! Et persuade Anton de monter avec elle dans la voiture, afin de faire valoir son extraordinaire talent en ville. Anton n’a pas grand-chose à perdre… il la suit et monte en voiture. Quelques kilomètres plus loin, il découvre ainsi les buildings, la tumultueuse architecture urbaine, ainsi que l’appartement grand luxe de la hyène, dont les baies vitrées donnent une vue vertigineuses sur la ville…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au fil des mois, la collection Pouss’ de Bamboo pensée pour les primo-lecteurs continue de se réformer. Jusqu’alors inscrite dans de petites dimensions et dotée d’une couverture molletonnée, elle se bornait à adapter des comptes classiques en BD (Le chaperon rouge, Blanche neige…). En 2015, les dimensions des ouvrages étaient agrandies et ajustées au format BD traditionnelle ; il semble qu’en 2016, ce soit le type de contenu qui soit modifié. Car sauf erreur, l’histoire écrite par Thomas Scotto, sur cet éléphanteau peintre dont le talent est exploité par un vil galériste, semble totalement originale. La morale incite ici à la méfiance envers les inconnus (surtout les hyènes en voitures de sport rouges), ce qui confine un chouia à la paranoïa. Elle laisse aussi à penser qu’un talent caché se tapit en chacun de nous et ne demande qu’à exploser… ce qui est clairement plus positif. Le dessin joyeux et simple est assuré par Domas, un auteur pilier de cet exercice d’art séquentiel explicite sans aucun phylactère. Le cahier final conserve quant à lui sa formule : une leçon de dessins en plusieurs étapes, suivie de l’histoire racontée par écrit (pour l’éventuelle lecture d’endormissement…). L’avenir appartient à ceux qui s’éléphanteau…