L'histoire :
Alice et Dorothy sont toujours à la poursuite du chapelier et de la reine, deux des douze salopards qui ont violé et assassiné leurs mère et sœur. Elles entrent dans le bayou en compagnie du trio composé de Hunk, Zeke et Hickory. Sur place les périls s’annoncent nombreux avec les tarés de la croix – membres du Klan – les nègres qui ont fui les champs de coton pour se cacher et pratiquent le vaudou, ou encore les alligators pouvant surgir à tout moment. Pour rassurer la jeune Alice, Dorothy lui offre alors la poupée de chiffon qu’elle a fabriqué petite et qui lui a toujours redonné le sourire dans les pires moments. Ensuite, le petit groupe décide de faire halte pour la nuit. Dans le même temps, le capitaine Verker est sur la piste des trois hommes et il compte bien les traquer au cœur du bayou. Effrayés par les histoires de fantômes qu’on raconte sur ces lieux, les hommes de Verker ne veulent pas y aller. Mais ce dernier ne leur laisse pas le choix ! C’est donc la peur au ventre que les soldats entrent dans ce lieu « hanté »… Durant la nuit, Alice, qui n’arrive pas à trouver le sommeil, fait la rencontre d’un enfant noir qui la prend par la main et lui demande de le suivre. Lorsque ses amis se réveillent suite aux aboiements de Toto le chien, il est déjà trop tard, Alice a disparu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès les premières pages du tome 1, le scénariste Damien Marie nous embarquait dans son aventure racontant la vraie histoire de l’après-guerre de sécession, en la mélangeant avec les personnages de deux œuvres littéraires majeures, à savoir Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll et Le magicien d’Oz de Lyman Frank Baum. Si on voulait jouer les fines bouches, on aurait pu reprocher à cette première partie d’être un peu trop introductive... mais l’univers était si bien retranscrit et l’aventure si originale, que ça ne gênait nullement. Pour cette seconde partie, on retrouve donc Alice, Dorothy et les trois hommes – représentant l’épouvantail, le bûcheron de fer blanc et le lion – dans leur traque visant à retrouver le chapelier et la reine. S’enfonçant dans le bayou, les protagonistes vont découvrir l’horreur de ce qui deviendra le Ku Klux Klan, ainsi que le mystère de la magie vaudou. Bref, sans en dévoiler de trop, cette seconde partie monte littéralement l’intensité d’un cran et nous embarque du début à la fin ! En plus de la puissance du récit, la mise en images de Fabrice Meddour est également excellente. Tout en aquarelles, le dessinateur offre des ambiances différentes selon l’époque du récit ou encore les protagonistes que l’on suit pour un résultat digne des plus beaux tableaux. Une beauté et une richesse visuelles qui permettent même d’adoucir quelque peu les événements sombres qui s’y déroulent. Ce diptyque mêlant efficacement Histoire et fiction est une vraie réussite, à découvrir d’urgence. Toutefois, attention : il est à réserver à un public ados-adultes avertis en raison de la cruauté qui y figure.