L'histoire :
Après son affrontement avec Sherlock Holmes, responsable de la mort de sa femme, Arsène Lupin, qui n’est autre qu’une sorte d’alter ego du détective anglais, du mauvais côté de la barrière, accepte de prendre sa place sans difficulté. Lui qui partage avec le fin limier d’outre-manche le goût du déguisement, n’a aucune difficulté à tromper son vieux comparse Watson. Mais qu’en sera-t-il devant Irène Adler, le seul amour de Holmes ? En effet, Adler se présente devant Lupin/Holmes en lui demandant de l’aider à déchiffrer sur un vieux tableau perdu, le secret de la date de l’apocalypse que le peintre aurait reçu en vision de la part du célèbre Nostradamus. Malgré la révélation de Lupin se cachant sous les traits de Holmes, Adler et lui vont parcourir la France à la recherche de cette peinture. Ce qui les amènera à se confronter à tous les dangers, mais aussi au lourd passé familial du gentleman cambrioleur.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n’est un pas mystère qu’Arsène Lupin fut créé par Maurice Leblanc pour concurrencer Sherlock Holmes dont il était un fervent admirateur, au point de les faire s’affronter dans son roman Arsène Lupin contre Herlock Sholmès. Il est donc naturel que ces deux faces d’une même pièce aient fait l’objet des aventures scénarisées par Jérôme Felix, admirateur des deux personnages, dans ces deux précédentes aventures. Mais une fois Holmes mort, la tâche est lourde de continuer à passionner avec le seul Lupin sans son alter égo charismatique. Pourtant, les aventures originales romanesques ne manquent pas. D’où l’interrogation devant ce Dernier Secret de Nostradamus qui est une sorte d’aventure de Sherlock déguisée en Lupinerie. On ne sait pas sur quel pied danser dans ce récit mélangeant une aventure ésotérique sur l’apocalypse à la Da Vinci Code avec des personnages tirés de l’univers de Holmes. On se questionne même sur l’utilité du postulat de départ qui fait que Lupin accepte de se grimer en Holmes, son ennemi, pour aider la couronne d’Angleterre. Comme si Felix ne parvenait pas à s’émanciper du héros de Doyle pour faire confiance aux possibilités romanesques de Leblanc. On retrouve ainsi peu le côté roublard et séduisant qui font le sel habituel des aventures du gentleman cambrioleur. Les dessins d’Alain Janolle, quant à eux, sont honorables, surtout pour ce qui est des paysages et architectures, mais assez enfantins pour le trait des personnages. Néanmoins, ces ouvrages sont, de fait, destinés à un jeune public et l’on espère qu’ils auront le mérite de les inciter à découvrir les romans de Leblanc et Conan Doyle.