L'histoire :
La jeune et rousse princesse Odile vit recluse tout en haut d’un haut donjon, une tour unique perdue en pleine campagne. A chaque seconde de sa vie, elle attend qu’un preux chevalier vienne la délivrer. Or celui-ci existe, il s’appelle Roland. Et il est bel et bien animé par l’intention de délivrer Odile… Hélas, un dragon violet et bedonnant, rompu à toutes les ruses, monte la garde. Et systématiquement, lorsque Roland se pointe, le dragon lui crache une flambée ardente qui lui carbonise le visage. Résultat : Odile se morfond tandis que Roland recommence et recommence, et recommence… Parfois, le chevalier parvient à envoyer des messages à sa princesse, en tirant des flèches sur lesquelles sont enroulés des parchemins, par l’unique lucarne de sa chambre. Mais cela se passe très mal lorsque les flèches viennent se planter sur le dos du dragon. Parfois, la princesse reçoit la visite d’autres copines princesses qui lui donnent des nouvelles de la mode ou qui la font baver avec leurs destinations de rêve pour les vacances…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec les gags d’Autour d’Odile, Bruno Madaule se livre à un exercice finalement assez proche, dans son contexte et son principe, de la série Game over. En effet, dans les deux cas un frêle mais courageux combattant moyenâgeux essaie de délivrer une princesse un peu greluche, amoureuse et désespérée – et mue par des envies de destin versatiles. Or dans les deux cas, il n’y parvient jamais et se retrouve carbonisé par l’ennemi qui rode. Dans Autour d’Odile, cet ennemi n’est pas un alien blork plein de pustules, mais un dragon ventripotent à la dégaine plutôt sympatoche. Il est muni de deux petits ailes ridicules, mais capable de jets de flammes parfaitement efficaces. Dans Autour d’Odile, il n’est pas question d’une progression sur plateaux panoramiques au sein d’un jeu vidéo, mais d’une bonne vieille et improbable tour trrrrès haute perchée, façon Raiponce. Comme l’a prouvé Game Over, partant de tels principes, les idées de gags sont quasiment illimitées. Malheureusement, la grande plus-value gore et cynique de Game Over n’est pas au programme d’Autour d’Odile. Les inspirations de Madaule évoluent rapidement dans les mêmes registres bon-enfant (la comparaison avec les nouvelles technologies) ou les mêmes ressorts comiques (tête finale carbonisée). Le dessin comique et gros nez est certes parfaitement dans le ton, mais il ne se démarque pas de l’académisme humoristique typique du catalogue Bamboo.