L'histoire :
La vie de PJ est rythmée par les promenades avec son chien, la qualité de ses cacas sur le trottoir, et l'éclair au chocolat qu'ils partagent en terrasse, sur la place en bas de chez lui. Un vieil homme qui n'en demande pas plus, mais dont le quotidien va être chamboulé par un coup de fil. Un producteur de cinéma veut en effet réunir la troupe d'acteurs à laquelle il appartenait, et qui a tourné trois films comiques cultes bien des années plus tôt. La trilogie Les Copains D'abord pourrait connaitre un quatrième volet, et déjà les plateaux télé voudraient annoncer la grande nouvelle. PJ n'a aucune envie de retrouver l'équipe avec laquelle il ne s'était pas forcément bien entendu. Il avait même la réputation d'en être la tête de con, dans la vie comme à l'écran. Pourtant, lorsque son chien meurt allongé sur son lit après un repas trop copieux, PJ perd le goût de la vie. Et il se dit que, finalement, l'idée n'est peut-être pas si mauvaise. Il décide alors de se raser la moustache. Devenu méconnaissable, il va rejoindre la troupe sous un faux nom, pour remplacer l'acteur qui n'aurait pas voulu donner suite. Le tournage va pouvoir commencer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette histoire d'anciens acteurs qui se retrouvent pour un hypothétique retour sur le devant de la scène était un bon pitch de départ, qui laissait présager une chronique drôle et un poil désabusée. Quelques bonnes idées ouvrent l'album, comme celle d'un des protagonistes qui revient sous une fausse identité, ou la mort, dramatique et comique à la fois, du chien de PJ. Mais aucun de ces fils rouges n'est réellement exploité. Ils laissent place à une profusion de personnages et de saynètes confuses sans réel fil conducteur. On ne comprend pas vraiment s'il faut sourire ou s'attendrir lorsque les discussions font resurgir des rivalités anciennes. Et les cases d'Efix sont souvent inutilement chargées d'une multitude de conversations parallèles dont il ne ressort aucune ambiance réelle. La scène en bord de mer des pages 66 à 68 en est un exemple parfait. Le travail avec Courty, le scénariste, n'a visiblement pas permis de définir une ligne directrice pour une chronique qui ressemble pourtant au script d'un film grand-public et familial. Le dessinateur semble se battre pour animer des séquences découpées de manière approximative, comme les premières cases de la page 64, incompréhensibles. Durant tout l'album il semble manquer une direction commune et une gestion des moments forts aux côtés de ces anciennes stars un poil décaties. Ce qui nous laisse avec le sentiment frustrant d'une occasion manquée, et confirme, s'il en était besoin, qu'une bonne idée ne suffit pas.
