L'histoire :
Casquette rouge vissée à l’envers, chemise orangée à carreaux, mèche blonde : notre gus s’appelle Thierry Boulard. Pas terrible comme nom, hein ? Et même en anglais, un ronflant : « Hello ! My name is Thierry Boulard ! », énoncé avec le plus bel accent, sonne le nullissime à tous les coups. Bon franchement, faut dire que quand on s’appelle Thierry, c’est jamais gagné. Mais qu’a-t-il bien pu passer par la tête des parents Boulard pour avoir la riche idée de prénommer leur rejeton Thierry ? Un prénom du XIXème siècle, c’est ce qu’on appelle un coup bas. Mais qu’avaient bien pu boire ces deux-là le jour d’entériner définitivement leur choix ? Et pourquoi pas Jean-Bernard pendant qu’ils y étaient ? Du coup, notre joyeux Lycéen s’est un brin vengé en conjuguant vie adolescente avec péripéties scolaires et science du problème. De quoi occuper une maman plutôt cool… mais pénible. De quoi faire blanchir la tignasse d’un père plutôt cool… mais pénible, en battant tous les records de longévité au Lycée. Le bac, c’est pas demain la veille qu’il le décrochera, Boulard. En attendant, rien ne l’empêche de rêver qu’il deviendra joueur de foot international ou star de rock adulée. Et pourquoi pas aussi imaginer séduire enfin sa prof de français ou sortir un jour avec la jolie Chloé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Epinglé comme l’un des personnages emblématiques de la série humoristique à gros tirage (4 millions d’exemplaires..), Les Profs, Boulard s’offre aujourd'hui sa propre série dérivée. Au moment même, d’ailleurs, où l’humoriste Kev Adams s’apprête à lui donner vie en incarnant notre célèbre cancre au cinéma (Les Profs réalisé par Pierre-François Martin-Laval). Au regard de ce nouvel exercice, il est logique d’imaginer que les amateurs de la série-mère se jetteront sur l’ouvrage comme des morts de faim. Aucune – mauvaise – surprise en effet, notre Boulard national nous fait du Boulard sans autre prétention. Au Lycée, en famille, en douce rêverie ou en compagnie de son inénarrable compagnon de « cancritude » Nintchinsky, il étale au rythme du bon vieux gag-planches la boulardise qui a fait son succès. Impeccable métronome des sales notes, sens de la répartie et de la mauvaise fois, déconvenues sentimentales, petit frère, accro-dépendance aux nouvelles technologies, groupe rock… cisèlent gaffes, bévues et autres péripéties au rythme d’une adolescence assez justement caricaturée. Difficile d’y trouver son compte si l’on n’a jamais souri à la lecture du moindre tome de la série originale. A l'inverse, si l’idée est de proposer aux amateurs de la marrade sans chichi, il y a bien derrière tout ça une photographie réaliste d’une tranche générationnelle sous le feu de moult problématiques. Celle de ce que sera fait l’avenir, en particulier. Mais c’est un autre sujet (à préparer pour le prochain devoir surveillé…). Pour l’heure confié aux propensions caricaturo-humoristique du dessin, l’ensemble emplit gentiment son quota divertissant.