L'histoire :
Ça n’est plus possible ! Cette fois, la mère de Boulard va prendre le taureau par les cornes : la chambre de son fiston est une véritable porcherie pour laquelle le port du masque à gaz est devenu pratiquement obligatoire. Loin de vouloir rester sa bonniche, elle est prête à prendre des sanctions… Faudrait-il néanmoins que le principal intéressé l’écoute, plutôt que de rester avachi sur le sofa, un soda aux lèvres et la télécommande bien calée dans la main. Et puis, surtout, elle devrait faire attention à ne pas se faire piéger une nouvelle fois. D’autant qu’aujourd’hui, le piège qui se referme sur elle prend les allures d’un vieil album photo. Celui du petit Boulard bébé. Du coup, finie la colère et bienvenue le gros câlin. Il n’y a pas à dire : dans l’art du désamorçage de fureur maternelle, notre gentil cancre est un véritable champion. A l’inverse, lorsqu’il s’agit de répondre à l’invitation de la belle Chloé, qui semble avoir un petit béguin pour lui, le bonhomme joue dans une toute autre catégorie. C’est simple, il ne lui répond même pas. Il faut dire qu’il ne l’entend pas non plus. C’est définitif : il aurait vraiment dû mettre des bouchons d’oreilles au concert des Flying Stones.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après se l’être fait en mode cool, l’inénarrable cancre à casquette rouge et chemise orange de la saga Les Profs se la joue « love » au fil d’une série de « gag-planche » dont il a le secret. Pour autant, ne vous attendez pas à une déclinaison épaisse de sa love story avec la pétillante Chloé : l’angle énoncé sert plus à appâter le chaland qu’à réellement fournir de la matière à de nouvelles péripéties. Pour preuve : la blondinette à queue de cheval apparaît (ou est évoquée) dans seulement 10 planches sur les 44 proposées. Notre Thierry en profitera tout de même pour lui offrir un cœur de veau bien dégoulinant en cadeau (« une allusion subtile aux sentiments que j’ai pour elle ! »), de copier sur elle un chouya et puis aussi, quand même, de faire crac-crac, avec pour sympathique empêcheur de forniquer en rond le petit frère. D’ailleurs, entre parenthèses, on pourra trouver cette manière d’aborder la sexualité un peu surprenante, quand bien même elle colle on ne peut mieux à la réalité (le scénario double la mise de ce point de vue lors d’un gag avec petit frère et « cigarette qui fait rigoler »…). Pour le reste, l’ensemble reprend les ressorts de la série phare habituelle en une déclinaison de péripéties scolaires augmentées des aléas du quotidien familial et de celui d’un ado d’aujourd’hui. Du coup, l’opus ne devrait pas avoir de mal à plaire aux amateurs du genre prêts à avaler du divertissement facile sans d’autre ambition.