L'histoire :
Des visiteurs, il en vient tous les jours. Mais c’est le week-end – surtout le dimanche – qu’il en vient le plus. Tel un fier paquebot, l’hôpital Le Goff les attend à quai, obstinément. Les visiteurs jettent toujours un dernier regard vers la terre avant de monter à bord du redoutable navire. En entrant, ils saluent le personnel navigant du Goff, des marins aguerris qui savent tout de la mer et de ses tourments. Un petit détour par la boutique pour les distraits qui ont oublié de ramener une surprise. Ensuite les visiteurs se dirigent vers les étages, les cabines occupées par les passagers. Il y a 2 sortes de passagers, ceux qui sont là pour quelques jours, une semaine ou au pire quelques mois et il y a ceux qui sont embarqués pour un voyage au long cours. Recevoir des visiteurs dans sa cabine, c’est accueillir un peu de vie à terre. Les visiteurs consolent, embrassent, se transforment pour quelques instants en fervents supporters des malades. Mais secrètement, ils n’ont qu’une envie, s’évader…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ceux qui ne connaissent pas Zita, alias Boule à zéro, c’est une petite fille atteinte d’une Leucémie, dont l’état est désespérément stationnaire : elle est hospitalisée depuis bientôt 10 ans à l’hôpital Le Goff. Cette fillette pleine d’énergie, qui sait se montrer adorable avec ses compagnons de galère, est également dotée d’un fichu caractère. Dans ce 8ème album, Zita va recevoir une visite bien surprenante : celle d’un fantôme ! Il faut entendre par « fantôme » un proche qui ne vient pas visiter les siens souvent par crainte de se rendre à l’hôpital. Une nouvelle fois, Zidrou et Ernst pointent une des difficultés que peuvent rencontrer les enfants hospitalisés pour des longs séjours. A la douleur physique qu’ils éprouvent, ces malades sont souvent confrontés aussi à la solitude. La plupart du temps, ce n’est pas que leurs proches soient insensibles à leur situation, mais davantage qu’ils ont peur du milieu hospitalier… Une peur qui les renvoie à leur propre vulnérabilité. Malgré la gravité du sujet, le ton humoristique qui demeure de mise est accessible à tout public. Une nouvelle fois, Zita s’illustre par son tempérament charismatique, attachant et sensible. Ce petit bout de femme sait nous faire rire et nous émouvoir. Pour conclure, rappelons l’initiative de Serge Ernst et des éditions Bamboo qui distribuent à chaque nouveauté de cette série 2000 albums aux enfants atteints de leucémie en France et en Belgique. Si vous souhaitez soutenir cette opération, vous pouvez vous rendre sur le site www.2000BD.org.
