L'histoire :
En 1961, à Berlin Ouest, deux agents du gouvernement berlinois réunissent quatre personnes de personnalités bien différentes. Ludwig coureur de jupons invétéré, Conrad bodybuilder barbu au caractère bien trempé, Julius bonne patte téméraire et enfin l’énigmatique, charmante et passe-partout Hanna. Le point commun entre ces quatre lurons ? Ils ont l’habitude de traverser le mur comme bon leur chante, chacun avec sa propre technique. Mais cette fois, ils devront passer le mur avec un objectif précis : faire passer à l’Ouest le plus grand nombre de personnes en une nuit, celle du 13 août, anniversaire de la construction du mur de Berlin. Échafaudant un plan d’évasion de la RDA, le groupe de gentils vauriens se rend vite compte qu’un agent infiltré pourrait bien être parmi eux. L’objectif qu’ils poursuivent pourrait en réalité cacher un autre dessein. Pressé par le temps et l’ombre d’une menace fantôme, le quatuor va devoir redoubler d’ingéniosité pour, le temps d’une nuit, triumpher de la tyrannie et de l’oppression soviétique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
1961, Berlin est séparé en deux. Le monde est sous la menace d’une guerre thermonucléaire globale et Ray Charles est dans le top des charts avec Hit the road Jack. Prenant cette période ô combien passionnante de guerre froide comme toile de fond, le scénariste Kid Toussaint effectue un mélange d’influences et de références des plus grisantes, parmi lesquelles on peut citer James Bond, La grande évasion ou encore Mission : Impossible. C’est alors avec une joie non dissimulée que se mettent en place, au sein d’un récit dynamique, fluide et plein de suspens, les pérégrinations de quatre passeurs aux passés flous et des plus énigmatiques. Nous prenons grand plaisir à deviner les tenants et aboutissants des différents arcs, parcours et développement de personnages, mais aussi à jouer les enquêteurs pour tenter de trouver quel pourrait bien être le point culminant de cette opération, qui n’a pas à rougir face à Steve McQueen. Et point non négligeable, chaque personnage présenté (même si ils peuvent parfois être nommés comme menace potentielle) possède son capital sympathie, notamment Hanna et Conrad. Cette BD peut aussi bien être orientée vers un public adolescent qu’adulte : les nombreuses références historiques peuvent aussi bien servir une visée pédagogique que le divertissement. Le dessin est assuré par Tristan Josse, qui dessert aussi bien les temps posés lors de l’avancement de l’intrigue, que les passages d’action (la fuite de Berlin est en fin de récit) ou de suspens (l’avancement du tunnel en tentant d’échapper aux soviétiques). Voilà une très bonne surprise rappelant les grandes heures des récits d’espionnage tonitruants, en one-shot. Un petit divertissement sans prétentions et extrêmement efficace.
